: Jakob et Wilhelm Grimm
: Contes Merveilleux Tome II
: Books on Demand
: 9782322239986
: 1
: CHF 2.40
:
: Kinderbücher bis 11 Jahre
: French
: 202
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
a Huppe et le butor - L'Intelligente fille du paysan - Jean-le-Fidèle - Jorinde et Joringe - La Lampe bleue - Le Loup et les sept chevreaux - Les Lutins - La Maisonnée - La Mariée blanche et la mariée noire - Les Miettes sur la table - La Mort marraine - Les Musiciens de Brême - La Nixe ou la Dame des Eaux - L'Oie d'or - La Paille et la poutre du coq - Le Pêcheur et sa femme - Le Petit Chaperon rouge - Le Petit pou et la petite puce - Le Petit vieux rajeuni par le feu - La Petite table, l'âne et le bâton - La Princesse de pierre - La Princesse Méline - Le Puits enchanté - Raiponce - Le Renard et le chat - Rumpelstiltskin - Les Sept corbeaux - Le Serpent blanc - Les Six frères cygnes - Du Souriceau, de l'oiselet et de la saucisse - Le Sou volé - Tom Pouce - Les Trois cheveux d'or du Diable - Les Trois enfants gâtés de la fortune - Les Trois fileuses - Les Trois paresseux - Les Trois plumes - Le Vaillant petit tailleur - La Vieille dans la forêt - La Vieille mendiante - Le renard et le cheval - Le Vieux grand-père et son petit-fils - Le Vieux Sultan -

Les frères Grimm (en allemand Brüder Grimm ou Gebrüder Grimm) étaient deux linguistes, philologues et collecteurs de contes de langue allemande : Jacob Grimm, né le 4 janvier 1785 à Hanau et mort le 20 septembre 1863 à Berlin, et Wilhelm Grimm, né le 24 février 1786 à Hanau et mort le 16 décembre 1859 à Berlin.

Jean-le-Fidèle


Il était une fois un vieux roi malade qui, sentant la mort approcher fit appeler son plus dévoué serviteur. Il lui dit :

 

« Fidèle Jean, je vais bientôt quitter cette terre, et je n’emporte qu’un seul regret : laisser derrière moi un fils trop jeune pour savoir se conduire lui-même et gouverner son royaume. Si tu ne me promets pas de lui enseigner tout ce qu’il doit savoir et de lui servir de guide, je ne saurai mourir en paix. »

 

Le fidèle Jean était vieux, il répondit pourtant : « Je ne quitterai jamais le prince et je le servirai de toutes mes forces, même si je dois les épuiser à son service.

 

– Merci, fidèle Jean, dit le roi. Grâce à toi je mourrai en paix… Après ma mort, tu feras visiter à mon fils tout le château, depuis le sommet des tours jusqu’aux oubliettes les plus profondes ; tu lui montreras où sont les trésors et les réserves, mais tu ne le laisseras pas pénétrer dans la dernière chambre de la tour du nord. Là, se trouve le portrait de la princesse du Castel d’Or. S’il le voit, de grands malheurs en découleront et mieux vaut ignorer l’existence de cette princesse que de chercher à l’approcher. »

 

Le fidèle Jean s’engagea à respecter les volontés du roi mourant et peu après celui-ci rendit l’âme.

 

Quand le temps du deuil fut écoulé, le fidèle serviteur dit à son nouveau maître :

 

« Il est temps pour vous de connaître votre héritage. Venez avec moi, je vais vous faire visiter le château de vos pères. »

 

Il conduisit le jeune roi à travers les salles et les galeries, les escaliers et les tourelles, lui fit admirer bien des tapisseries et des meubles précieux, ouvrit de nombreux coffres pleins d’or ou de monnaies rares, mais laissa bien close la porte de la tour du nord, où se trouvait le portrait de la princesse du Castel d’Or.

 

Ce portrait se trouvait placé de telle sorte qu’on le voyait dès qu’on entrait dans la pièce, et il était peint de si merveilleuse façon qu’on croyait voir la princesse sourire et respirer, comme si elle se tenait là, vivante.

 

Le jeune roi, cependant, remarqua que le fidèle Jean passait devant cette porte sans l’ouvrir et lui en demanda la raison.

 

« Parce que, répondit le fidèle Jean, il y a dans cette pièce quelque chose qui vous ferait peur.

 

« Je veux le voir », répéta le jeune roi, cherchant à ouvrir la porte, mais Jean le retint.

 

« Non, dit-il, j’ai promis au roi votre père que vous ne verriez pas ce que contient cette pièce. Si vous y jetiez un seul coup d’œil, les plus grands malheurs pourraient en résulter et pour vous et pour votre royaume.

 

– Le plus grand malheur, dit le prince, serait plutôt que je ne puisse y entrer, car alors, de jour ni de nuit, je ne pourrai trouver le repos. Je ne bougerai pas d’ici tant que tu n’auras pas ouvert cette porte. » Le fidèle Jean comprit que le jeune roi ne changerait pas d’avis ; alors il prit son trousseau de clefs, en choisit une et, à regret, l’introduisit dans la serrure.

 

Il pénétra le premier dans la pièce, espérant avoir le temps de couvrir le tableau, mais il était déjà trop tard : le prince, entré sur ses talons, vit le portrait, son regard rencontra celui de la princesse et il tomba sur le plancher, évanoui.

 

« Le malheur est arrivé. Qu’allons-nous devenir, à présent ? » se dit le fidèle Jean avec angoisse.

 

Enfin le roi ouvrit les yeux. Ses premières paroles furent pour demander qui était cette ravissante princesse, et quand le fidèle serviteur eut répondu à sa question, il dit :

 

« Si toutes les feuilles de tous les arbres étaient des langues parlant nuit et jour, elles ne sauraient assez dire à quel point je l’aime. Ma vie dépend d’elle et je pars immédiatement à sa recherche. Toi, qui es mon fidèle Jean, tu m’accompagneras. »

 

Le fidèle serviteur essaya de