: Herbert George Wells
: La Guerre dans les airs
: Books on Demand
: 9782322248827
: 1
: CHF 3.30
:
: Science Fiction
: French
: 440
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Ce roman nous décrit une guerre mondiale, en 1908, conçue par un stratège de génie, H.G. Wells, qui invente l'arme absolue: les dirigeables géants, véritables porte-avions, d'où prennent leur vol les «Drachenflieger» de bombardement. Ainsi, l'Allemagne attaque directement les États-Unis et, sur la route de New York, coule la flotte U.S. De nouvelles armes naissent, tel le canon à éclairs, ancêtre direct du rayon laser, le fameux rayon de la mort... Une saga extraordinaire et méconnue qui se déploie sur plusieurs continents.

Herbert George Wells (1866-1946), journaliste et romancier britannique mondialement connu pour La Guerre des mondes, La Machine à explorer le temps, L'Homme invisible et L'Île du docteur Moreau, est souvent qualifié de"père de la science-fiction".

CHAPITRE II. OÙ BERT SMALLWAYS EST ASSAILLI DE DIFFICULTÉS


Il ne vint à l’idée ni de Tom ni de Bert Smallways que le remarquable exploit aérien de M. Butteridge pût en aucune manière affecter leur existence, ni qu’il en résultât pour eux d’être distingués parmi les millions d’individus qui les entouraient. Quand, du haut de Bun Hill, ils eurent vu la guêpe mécanique, avec ses plans rotateurs dorés par le couchant, rejoindre en bourdonnant l’abri du hangar, ils reprirent le chemin de la fruiterie, en contrebas sous le grand pilier de fer de la ligne du monorail allant de Londres à Brighton, et aussitôt ils recommencèrent la discussion qu’ils avaient entamée avant que le miraculeux Butteridge eût surgi des brumes londoniennes.

 

C’était une discussion difficile et sans issue. Ils se criaient les phrases dans l’oreille, à cause du mugissement et du ronflement des wagons gyroscopiques qui traversaient la Grand’Rue. Le sujet du débat était litigieux et confidentiel. Les affaires de Grubb paraissaient en fâcheuse posture. Or dans un moment d’enthousiasme financier, il avait associé Bert pour moitié à son entreprise, ce qui le dispensait de lui payer aucun salaire.

 

Bert s’efforçait de faire entrer dans la tête de Tom que la nouvelle firme « Grubb et Smallways » offrait des avantages sans précédents et sans comparaison pour le petit capitaliste possédant des fonds disponibles. Et Bert en arrivait à constater, comme si c’eût été un fait extraordinaire, que Tom restait absolument bouché à toute idée. À la fin, il laissa de côté les considérations financières, et, faisant exclusivement appel à l’affection fraternelle, il réussit à emprunter à Tom un souverain, en échange de sa parole d’honneur comme garantie du remboursement.

 

La firme « Grubb et Smallways », anciennement « Grubb », avait en réalité joué de malheur depuis quelque temps. Au cours des dernières années, les affaires avaient marché cahin-caha, avec une prédisposition romanesque à l’insécurité, dans une petite échoppe délabrée ouvrant sur la Grand’Rue. Les murs du magasin étaient ornés d’affiches brillamment coloriées, envoyées par des fabriques de cycles, et de tout un assortiment de grelots et de timbres, de pinces à pantalon, de burettes à huile, de valves, de clefs anglaises, de sacoches, et autres accessoires. Des écriteaux et des pancartes annonçaient « Bicyclettes à louer », « Réparations », « Gonflement gratuit de pneus », « Huiles et essences » et toutes attractions similaires. La firme représentait diverses marques obscures de bicyclettes, deux machines neuves constituant le fonds en magasin. À l’occasion, une vente s’opérait, mais le plus clair des bénéfices des deux associés, quand la chance, qui n’était pas toujours de leur côté, les favorisait, provenait de menus travaux nécessités par des crevaisons de pneus et par d’autres accidents. Ils plaçaient aussi des phonographes à bon marché et tiraient quelques profits de la vente des boîtes à musique. Leur activité se donnait surtout libre cours dans la location des bicyclettes. C’était là un singulier commerce que ne régissa