: James Fenimore Cooper
: Les Pionniers
: Books on Demand
: 9782322202034
: 1
: CHF 4.10
:
: Krimis, Thriller, Spionage
: French
: 656
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
«Le roman de Bas de Cuir» est une vaste épopée en cinq volumes qui a pour décor le continent nord-américain, pour personnages les tribus indiennes, et pour contexte social les guerres et la migration vers l'ouest, de 1740 à 1805. Elle est dominée par la haute figure de Natty Bumppo. Enfant de pionniers blancs, ce dernier a été élevé par les Delaware, les «bons» Indiens (alliés des Anglais...) qui s'opposent aux cruels Iroquois (associés aux Français...). «Les Pionniers» est le premier paru de ce cycle, en 1823, mais son action se situe en 1794, c'est à dire après celle du «Tueur de daims» - 1745, du «Dernier des Mohicans» - 1757 et du «Lac Ontario» - 1759.

James Fenimore Cooper, né le 15 septembre 1789 à Burlington, dans le New Jersey, et mort le 14 septembre 1851 à Cooperstown, dans l'État de New York, est un écrivain américain. Il est notamment l'auteur du roman Le Dernier des Mohicans.

CHAPITRE PREMIER.


Voyez ! l’hiver vient pour commander à l’année renouvelée ; il vient sombre et triste avec tout son cortège de vapeurs, de nuages et de tempêtes.

 

THOMSON.

 

Près du centre du grand État de New-York est un district étendu, consistant en une suite non interrompue de coteaux et de vallons ; ou, pour parler avec plus de déférence pour les définitions géographiques, de montagnes et de plaines. C’est parmi ces hauteurs que commence le cours de la Delaware ; c’est encore là que les sources nombreuses de la grande Susquehanna, sortant d’un millier de lacs et de fontaines, forment autant de ruisseaux qui serpentent dans les vallées, jusqu’à ce que, réunis, ils deviennent un des fleuves les plus majestueux dont les anciens États-Unis puissent s’enorgueillir. Les montagnes y sont presque toutes couvertes de terre labourable jusqu’à leur sommet, quoiqu’il s’en trouve un certain nombre dont les flancs sont hérissés de rocs, ce qui ne contribue pas peu à donner au pays un caractère éminemment pittoresque. Les vallées sont étroites, fertiles et bien cultivées, et chacune d’elles est uniformément arrosée par un ruisseau qui, descendant d’abord paisiblement sur la pente d’une hauteur, et traversant ensuite la plaine, va baigner le pied d’une montagne rivale. De beaux et florissants villages s’élèvent sur les bords des petits lacs ou sur les rives des ruisseaux, dans les endroits les plus favorables à l’établissement des manufactures. De jolies fermes, où tout annonce l’abondance et la prospérité, sont dispersées dans les vallées et même sur les montagnes. Des routes tracées dans tous les sens traversent les vallons, et s’élèvent même jusque sur les hauteurs les plus escarpées. À peine fait-on quelques milles dans ce pays varié sans rencontrer quelque académie[1] ou quelque autre établissement d’éducation ; et de nombreuses chapelles, consacrées à différents cultes, attestent les sentiments religieux et moraux des habitants de ce pays, ainsi que l’entière liberté de conscience dont on y jouit. En un mot, toute cette contrée prouve le parti qu’on peut tirer même d’un sol inégal situé sous un climat rigoureux, quand il est gouverné par des lois sages et douces, et que chacun sent qu’il a un intérêt direct à assurer la prospérité de la communauté dont il forme une partie distincte et indépendante. Aux premiers habitants (pioneers)[2] qui défrichèrent ce terrain ont succédé aujourd’hui des colons ou cultivateurs qui adoptent sur les lieux un mode plus suivi de culture, et veulent que le sol qu’ils ont fertilisé serve aussi à couvrir leurs cendres. Il n’y a pourtant que quarante ans[3] que tout ce territoire était encore un désert.

 

Peu de temps après la consolidation de l’indépendance des États-Unis par la paix de 1783, l’esprit entreprenant de leurs citoyens chercha à exploiter les avantages naturels que présentaient leurs vastes domaines. Avant la guerre de la révolution, les parties habitées de la colonie de New-York ne formaient pas le dixième de son étendue. Une étroite lisière qui courait j