La jeunesse de Dagobert. Sudragésile et Dagobert. Influence d'Arnoul. Dagobert, roi d'Austrasie, 622.
Depuis que le roi Clotaire II était devenu, par suite de la défaite et du trépas de Brunehaut, le seul maître de tous les États francs, il s'était, à l'exemple de Clovis, épris d'un grand amour pour les environs de Paris, de ce Paris reconnu, dès le temps de l'empereur Julien, comme le centre véritable des Gaules. Les villas royales étaient nombreuses autour de la vieille capitale desParisii ; outre le palais de la Cité et l'antique habitation impériale, située sur le versant nord de la montagne Sainte-Geneviève et connue sous le nom de palais des Thermes, les Mérovingiens possédaient dans un périmètre de quelques lieues une grande quantité de domaines royaux ; les principaux étaient ceux de Lagny, de Reuilly, d'Aubervilliers, d'Écouen, de Noisy-sur-Marne, de Rueil, de Brunoy, d'Essonne, de Meudon, de Vanvres, de Vaugirard, de Cernay-près-Sannois, de Chelles, d'Épinay-sur-Seine, de Garges, d'Issy, et enfin de Clichy (Clippiacum)2, dont le territoire allait de la voie romaine de Catuliacum — à peu près la grande route de Saint-Denis actuelle — jusqu'aux lisières de la forêt de Rouvray — bois de Boulogne, alors beaucoup plus considérable que maintenant.
Un jour de l'année 617 ou 618, cette dernière villa deClippiacum ou de Clichy était en grande rumeur : le roi Clotaire et sa femme, la reine Bertrade, étaient partis depuis quelques jours à l'occasion des grandes chasses d'automne, laissant à Clichy leur jeune fils Dagobert, dont l'éducation était confiée à l'évêque de Metz, Arnoul3. Dagobert ne paraît pas avoir éprouvé une bien vive affection pour le saint personnage que la volonté paternelle lui avait imposé comme gouverneur ; mais Arnoul