: Yann Bourdon, Tania Larroque
: Glam REYNE Surface changeante
: Books on Demand
: 9782322231478
: 1
: CHF 6.10
:
: Fantasy
: French
: 352
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Sur Terre, toute la petite famille vit des journées plus ou moins paisibles. Glam et Nina ont trouvé leur moitié et Tyne, lui, cherche encore sa voie. Quant aux parents, d'innombrables prises de tête ont lieu pour des tensions inutiles. Sur Eydhel, l'ambiance est tout autre, la nature s'acharne et les jours commencent à raccourcir. Malgré le fait que la famille se dirige vers une totale réconciliation, les petits secrets qui s'accumulent risquent de faire chavirer cet équilibre de vie fragile. Vont-ils enfin réussir à trouver des compromis ?!

Yann BOURDON est né en novembre 1997 en banlieue Parisienne. Toute son enfance est plongée dans les divers mondes imaginaires que nous propose la culture mondial. Lorsque sa vie fut brusquement bouleversée par un grave accident, lui faisant perdre en grande partie l'usage d'une de ses mains ainsi que l'une de ses jambes, il vit son avenir, ses projets professionnels, tomber dans l'oubli. Pour mettre de côté ses douleurs quotidiennes, il se met à suivre les conseils d'une amie, écrire. Divaguant dans divers univers, remplis d'imaginaires fantastiques, dramatiques et d'autres genres, ses maux se calment alors même que les pages fusent. Si ces quelques mots ont attisé votre curiosité, n'hésitez pas à découvrir ses autres romans et à laisser votre avis. Chaque critique est essentiel et amène l'auteur à s'améliorer.

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LIVRE DU SAVOIR


Glam, à peine éveillé dans sa tour, ne prend même pas le temps de manger quelque chose, s’habille en vitesse, prend ses épées et descend en courant. Il ne sait pas si son frère est réveillé et s’en contrefiche éperdument puisque de toute façon, il ne compte pas l’informer de son absence durant la matinée.

Il décide donc de tracer presque à travers toute la capitale à dos de son horte jusqu’à la bâtisse du Sage. Depuis le début de son aventure, il n’y est pas retourné. Ce fut la dernière fois qu’ils se sont croisés.

Pour cela, il se dirige vers les écuries pour se saisir de sa bête. Une fois sur son horte, il fonce à toute allure, afin de ne pas perdre une minute. Surtout, il ne sait absolument pas combien de temps il va rester sur Eydhel aujourd’hui, n’ayant toujours pas pu finaliser le marché de la montre avec Estoc. Peu l’importe, il y va !

Le manque d’informations sur ce fameux livre l’empêche néanmoins de se projeter dans la journée. Il semble également avoir oublié la mise en garde de sa grand-mère et fonce tête baissée.

* * *

Comme vous le savez déjà, avec un horte, le chemin est beaucoup plus rapide. Il arrive devant le bâtiment en une quinzaine de minutes seulement. Les deux soleils d’Eydhel se lèvent tout doucement. Les citoyens commencent à descendre dans les rues, vaquer à leurs occupations. Il décide de se précipiter à l’intérieur, afin de ne pas trop éveiller l’attention sur lui. Action maladroite puisqu’une personne vêtue d’une capuche, sur le dos d’un horte, signifie déjà un rang de classe élevée. Tout le monde n’en possède pas un, mais le fait de faire accélérer sa monture suscite beaucoup de questions autour de lui. Autant de petites choses montrant encore son côté novice.

Il marche doucement, pas à pas, à l’intérieur du bâtiment, en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger les quelques personnes vénérant l’unique Dieu en ce monde. Un Dieu dont il ne connaît encore rien, n’ayant pas eu accès à d’autres ouvrages pour le moment.

* * *

Après avoir marché une cinquantaine de mètres, Glam se trouve en face de la silhouette du Sage, le dos tourné. Il décide de lui parler, lorsqu’un évènement étrange se produit, comme si le Sage avait pressenti sa présence.

Il hésite encore quelques instants pour lever l’un de ses bras gauches et tapoter sur son épaule. Celui-ci arrive presque à son niveau quand le Sage se retourne, avant que celui-ci ne l’atteigne totalement. Il s’exclame.

– Gardien, que faites-vous ici ? Je ne vous attendais pas que je sache.

– Oui, je suis désolé de ne pas vous avoir prévenu avant. Je sais aussi qu’il est tôt, mais je manque de culture sur ce monde. Bien que j’aie lu énormément d’ouvrages, je viens donc vers vous pour m’enrichir un peu plus.

Ah, maintenant, il sent notre présence, c’est original.

– Ah ! Alors c’est une bonne chose que vous veniez par surprise, j’en suis ravi. Vous êtes de toute façon le bienvenu ! Je suis simplement très surpris de vous voir.

– Ça me fait aussi plaisir de vous voir, Sage. Je viens vers vous sans hésiter, car vous nous aviez dit, si je m’en souviens bien, qu’on pouvait le faire. On ne va pas épiloguer plus longtemps. Il parait que vous possédez des ouvrages qui pourraient enrichir ma culture personnelle, n’est-ce pas ?!

– Comme je vous l’ai déjà dit, vous avez bien fait. Suivez-moi, je vous amène dans ma bibliothèque privée. Là-bas, vous pourrez choisir quelques ouvrages.

Il le suit donc à travers le bâtiment, descend des escaliers cachés derrière un grand pylône, pour finalement arriver dans une petite pièce qu’il n’a du coup, jamais vue auparavant.

Cette salle ressemble à une sorte de cellule de prison. Certainement parce qu’à l’époque, cette pièce était utilisée comme telle, mais nous n’avons aucune information pour l’affirmer.

Pour y entrer, il faut disposer d’une clé, que le Sage garde sur lui constamment. À l’intérieur de cette pièce, se trouvent plusieurs petits casiers, où sont enfermés les ouvrages de sa collection personnelle.

Le Sage ouvre donc la porte, non surveillée, mais suffisamment sécurisée par la multitude de serrures pour démotiver le jeune gardien.

Glam entre enfin dans la pièce, ouvre un casier ne possédant aucune serrure et choisit deux ou trois livres qu’il va devoir lire au sein de ce bâtiment, dans cette pièce où règne un froid peu agréable.

Ce gardien, novice de base, ne sait même pas à quoi ressemble LE fameux livre. Alors, devant cette collection de plusieurs centaines d’ouvrages, il perd la tête.

– Excusez-moi, vous m’autorisez à prendre quel livre ? demande-t-il en mettant une de ses mains sous son menton pour simuler une réflexion.

– Gardien, vous avez le choix. Ici, vous pouvez prendre celui qui vous convient le mieux.

Le Sage montre du doigt un casier, au fond de la pièce, presque dans le noir.

– Seuls ceux se trouvant dans ce casier ne peuvent être lus par quiconque, hormis moi, bien évidemment. Ce n’est pas contre vous, mais personne n’a le droit de regarder !

– Très bien, ne vous inquiétez pas, je n’y toucherai pas, promet-il en croisant les doigts derrière lui.Bien..., je sens que ça va être bien plus simple que prévu.

Ayant confiance au nouveau gardien et surtout parce qu’il a autre chose à faire, il décide de retourner vaquer à ses occupations.

* * *

Sentant que la tâche va être beaucoup plus facile que prévu, il profite de ce moment seul et au calme pour tenter le tout pour le tout. Il se lève de sa chaise avant de se diriger vers le fond de la salle.

Devant lui se trouve une simple serrure, qui empêche l’accès de ce petit caisson, contenant certainement le «Livre du Savoir», celui dont sa grand-mère a parlé la veille.

Il sent le stress l’envahir et se souvient telle une illumination parcourant tout son corps, de la mise en garde de sa grand-mère. Ne sachant absolument pas à quoi il doit faire attention, il décide de prendre certaines précautions.

Avant de toucher au caisson, il observe correctement chaque recoin, pour vérifier l’absence de piège.

Après s’être assuré de la sécurité, il soulève la petite goupille du casier et la tord avec un peu de sa force. C’est le seul caisson qui nécessite une clé pour l’ouvrir. Étrange que le Sage lui en ait parlé, puisqu’une personne normalement constituée aurait compris qu’il ne fallait pas y toucher.

Afin d’y accéder, il retire la goupille, espérant pouvoir la remettre correctement en place une fois la tâche finie.

* * *

Toujours personne en vue. Le caisson est maintenant ouvert et il regarde parmi la dizaine de livres en face de lui. Il commence ses recherches, ne sachant pas trop à quoi peut bien ressembler cet ouvrage.

– Non, c’est pas celui-là, non... Toujours pas bon. Est-ce que ce serait celui-là ? Toujours pas, ronchonne-t-il en se dépêchant, espérant n’être surpris par personne.

Mais c’est pas possible, c’est le neuvième que je prends et ce n’est toujours pas celui-là, où peut-il bien être ?

Glam respire un grand coup. Il ne reste qu’un livre qui se trouve être le plus fin et le plus fragile. De premier abord, il semble le moins important. Il le sort et le prend délicatement dans ses mains. Sa couverture neutre est la seule de ce genre dans la collection privée du Sage. Il l’ouvre pour voir si un titre apparaît en première page.

– Enfin ! Bon, je pense que je vais devoir le ramener dans la tour, se dit-il à voix haute. Ce sera peut-être mieux pour le feuilleter.

Après avoir replacé tous les livres à leur place dans le caisson et remis le verrou correctement, il décide de rester lire l’ouvrage ici même, pour ne pas éveiller les soupçons.

* * *

Après être resté deux heures à étudier, il va prévenir le Sage qu’il en a fini pour aujourd’hui et range tous les différents bouquins sortis, ou presque, à...