: Rina B Owen
: Strange Lovers
: Books on Demand
: 9782322465125
: 1
: CHF 2.40
:
: Erzählende Literatur
: French
: 310
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
« Une romance douce et touchante. » - Sophie Tremblay, auteure de « Un Noël presque noir » « Un roman doux et profond qui remue le coeur. » - Misskokosreadings, chroniqueuse « Une romance toute douce qui donne envie de tomber amoureux. » - JeVousLis, professionnelle de l édition Parfois, un simple stylo suffit pour écrire une histoire d amour. Alice est étudiante en deuxième année de médecine. Piégée entre son cursus universitaire et une famille qui ne la calcule pas, seule sa colocataire optimiste la pousse à garder le sourire. Du moins, jusqu à ce que Jonah lui crie dessus en plein milieu du campus pour une maudite histoire de stylo. Leur rencontre est tout sauf idéale, mais pourrait être exactement ce dont Alice a besoin. Surtout lorsqu elle comprend que le jeune homme n est pas aussi insensible qu elle le pensait. Ce roman est fait pour les personnes qui ont besoin de douceur dans leur vie. Et pour celles qui ne savent pas encore qu elles en ont besoin.

Rina B Owen est une auteure de romans jeunesse et de romances en tous genres. Elle adore les chaï lattés et ne passe pas une seule journée sans consommer des sucreries. Lorsqu elle n écrit pas, vous pouvez toujours la retrouver avec un livre à la main. Elle adore se perdre dans tous genres d univers et rêve de s installer un jour dans un pays enneigé.

Assise sur ma chaise, je fixais l’enseignant qui nous faisait face. J’avais horreur des réunions de rentrée et, puisque j’étais en deuxième année de médecine à présent, je savais déjà tout ce que j’avais besoin de savoir. Personne ne commençait cette formation sans avoir fait un bon paquet de recherches. Du moins, personne ne tenait le coup sans avoir révisé pendant tout l’été avant de l’intégrer.

Toute la magie de la première année et de la découverte s’était envolée, laissant derrière elle la dure réalité des formations de médecine : étudier jusqu’à en tomber par terre. Travailler, dormir et occasionnellement manger étaient les trois seules choses qui traversaient mon esprit au quotidien. Ça, et des discussions animées avec ma colocataire.

Nos numéros étudiants étaient collés sur nos tables afin qu’on sache exactement où s’asseoir. Grâce aux examens de l’année précédente, je le connaissais par cœur : 50621.

Numéro 50621. C’était moi. Pas Alice Leester.

Les professeurs corrigeaient mes copies avec seulement ce numéro inscrit dessus afin de conserver l’anonymat. Au début, cette déshumanisation m’avait dérangée, mais j’avais rapidement appris ses avantages.

L’intervenant qui nous présentait l’année d’études à venir travaillait, si je ne me trompais pas, à l’administration du campus et se chargeait de régler les problèmes des étudiants de médecine. La seule fois où j’avais été confrontée à lui c’était lorsqu’on avait volé mon sac entre les différents créneaux de cours. À vingt heures qui plus est !

Bien sûr, mes affaires n’avaient jamais été retrouvées, mais l’employé, d’environ quarante ans, avait été tellement désolé qu’il avait imprimé tous les chapitres du cursus qu’il avait pu dégoter sur le serveur commun des professeurs afin que je ne perde pas toute ma prise de notes à seulement quelques semaines des partiels. Inutile de mentionner que ç’avait été le stress absolu.

Il avait fini par me donner des pages remplies de matières qui ne faisaient même pas partie de mon programme, mais je ne lui en avais rien dit. C’était le geste qui comptait.

Je jouais avec mon stylo tout en regardant la feuille qui se trouvait devant moi sur ma table. Ce formulaire m’était familier, mais je ne l’avais pas complété l’année précédente.

« Cours Particuliers et Séminaires » était marqué dessus en grandes lettres noires. On nous proposait des cours particuliers divers et variés qui nous permettaient de nous familiariser avec les spécialités qu’on pourrait choisir par la suite. De toute évidence, c’était un service payant qui nous donnait des exercices supplémentaires à faire.

Ce qui m’intéressait davantage était la colonne des séminaires. Chacun se déroulait le temps d’un week-end et le coût pouvait varier en fonction du lieu. Comme tout étudiant, j’économisais au quotidien pour survivre jusqu’à la fin du mois, mais j’avais mis assez d’argent de côté pour pouvoir assister à l’un d’entre eux.

Je cochai la case du séminaire sur l’avancée technologique de la chirurgie nommée « Chirurgie et IA ». Déjà un an qu’il me faisait de l’œil et j’étais enfin prête à poser les quatre cents euros nécessaires sur la table.

SÉMINAIRE 3 : LA CHIRURGIE& L’IA

DURÉE : 2 jours (17 et 18 septembre)

PRESTATION : rencontre avec l’équipe du programme « La chirurgie& l’IA » + conférence « Le futur de la chirurgie médicale » (trajet en bus, logement et repas compris)

PRIX : 400 €

Je sentis de la fierté m’envahir en contemplant la petite croix noire que j’avais tracée juste à côté du nom du séminaire. Cet évènement allait à coup sûr être la meilleure chose qui m’arriverait de toute l’année !

J’avais pour but ultime de devenir une des meilleures chirurgiennes du pays et de sauver autant de vies que possible. C’était une pensée si idéaliste que je ne pouvais pas m’empêcher de sourire. Bien sûr, le chemin serait long, laborieux et parsemé d’échecs, mais l’espoir de voir mon rêve se réaliser me permettait d’avancer sans craindre les contrecoups. Bien que mon objectif soit la seule chose qui me garde sur pied, c’était dangereux et enfantin de rêver de la sorte.

Satisfaite de mon choix, je posai mon stylo bleu clair avec marqué dessus « smile, sparkle, shine » sur la table et attendis avec impatience la fin de cette réunion interminable.

— N’oubliez pas de déposer vos formulaires complétés dans le bac à côté de la sortie ! termina finalement l’administrateur avec un grand sourire aux lèvres.

Je soupirai, m’étirai, pris mon stylo et ma feuille et sortis rapidement de l’amphithéâtre comme si ma vie en dépendait. Je n’avais aucune envie de me retrouver compressée par la foule et fis de mon mieux pour la devancer.

Une fois le couloir atteint, je rangeai mon stylo dans mon sac et commençai ma recherche de toilettes. Ensuite, je rentrerais chez moi en bus et m’endormirais devant un film avec ma colocataire. Avant que je n’en aie plus l’occasion à cause de la charge de travail liée aux cours.

Jessy et moi étions amies depuis notre dernière année de lycée. Au début, on se détestait et je l’évitais comme la peste. Puis, un jour, je l’avais vue pleurer seule dans le couloir et, dans un élan de sympathie, j’étais allée lui chercher un Snickers à la cafette de l’école pour lui remonter le moral. Depuis, nous étions devenues inséparables et je ne me souvenais même plus de la raison pour laquelle je l’avais tant détestée autrefois. Peut-être qu’il n’y en avait tout simplement pas.

Malheureusement, elle étudiait le droit, mais être en colocation avec elle me permettait au moins de la voir lors de nos rituels cinématiques étranges dès que notre emploi du temps nous le permettait. On choisissait un film à regarder en fonction de sa première lettre. L’année dernière, nous avions déjà fait le tour de l’alphabet, ce qui nous avait forcées à recommencer de zéro cet été.

La première année de médecine avait été déchirante et affreuse en termes de charge de travail, mais la perspective des soirées film avec Jessy m’avait permis de tenir bon. C’était un peu mon arc-en-ciel après l’orage.

— 50621 ! cria soudain une voix masculine.

Les autres étudiants parcourant les couloirs avaient cessé leur course et fixaient quelque chose se situant derrière moi. Je fronçai les sourcils et me retournai lentement pour voir ce qu’il se passait, tombant nez à nez avec un jeune homme que je n’avais encore jamais vu de ma vie.

Est-ce que c’était moi ou se tenait-il beaucoup trop près de moi ?

Il m’observait avec ses yeux noisette dont les iris paraissaient former deux effrayants abysses sans fond. Ses cheveux châtains désordonnés me montraient qu’il avait couru jusqu’à s’arrêter à ma hauteur. Sa peau était hâlée, sûrement les vestiges d’un été passé au soleil, et il mesurait une tête de plus que moi. Son pull noir à capuche était un peu trop grand, engloutissant le haut de son corps dont je ne pouvais rien déterminer si ce n’étaient ses larges épaules.

Tout comme moi, il avait abandonné toute sophistication vestimentaire pour cette rentrée universitaire.

Je fronçai les sourcils et ouvris la bouche, mais il me devança.

— Tu as mon stylo, 50621.

Sa voix était sèche et j’écarquillai les yeux en remarquant qu’il m’appelait par mon numéro étudiant.

— Excuse-moi ? répondis-je, perplexe.

Je ne savais pas comment agir dans cette situation étrange et croisai les bras dans un mouvement défensif. Il avait déboulé si vite, sans même un bonjour, que mon cerveau avait du mal à suivre.

— Tu as mon stylo,...