: Ann Ward Radcliffe
: Les mystères d'Udolphe Un chef-d'oeuvre gothique de mystère et de romance
: Books on Demand
: 9782322497010
: 1
: CHF 12.30
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: Erzählende Literatur
: French
: 534
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
"Les mystères d'Udolphe" d'Ann Ward Radcliffe est un chef-d'oeuvre de la littérature gothique, publié en 1794. Ce roman captivant raconte l'histoire d'Emily St. Aubert, une jeune femme orpheline confrontée à des forces obscures et des intrigues machiavéliques après la mort de ses parents. L'histoire commence avec Emily et son père, M. St. Aubert, qui vivent paisiblement dans leur domaine en Gascogne. Après la mort de sa mère, Emily et son père entreprennent un voyage dans le sud de la France, mais M. St. Aubert tombe malade et meurt en laissant à Emily une mystérieuse lettre qu'elle doit lire en cas de danger. Emily est recueillie par sa tante, Mme Cheron, qui épouse bientôt le sinistre Montoni. Ce mariage entraîne Emily dans un monde de terreur lorsqu'ils se rendent au château d'Udolphe en Italie. Le château d'Udolphe, isolé et imposant, devient le théâtre d'événements troublants. Emily découvre des secrets de famille, des passages cachés et des apparitions spectrales. Montoni se révèle être un tyran cruel, cherchant à forcer Emily à signer des documents cédant ses propriétés. Emily résiste à ses menaces, faisant preuve de courage et de détermination. Parallèlement, Emily est déchirée par son amour pour Valancourt, un jeune homme noble qu'elle a rencontré en France. Leurs sentiments sont mis à l'épreuve par la distance, les intrigues de Montoni et les malentendus. L'atmosphère gothique du roman est amplifiée par les descriptions détaillées de paysages sauvages et de décors sombres, créant un cadre où la tension et le mystère règnent en maîtres. À travers une série de révélations et d'aventures, Emily découvre la vérité sur le passé de sa famille et les secrets du château d'Udolphe. Le roman se termine par un dénouement où le bien triomphe, Emily retrouve Valancourt, et les mystères sont résolus, apportant la paix et la justice."Les mystères d'Udolphe" est un roman emblématique qui combine romance, mystère et éléments surnaturels. Ann Radcliffe utilise son talent pour créer une atmosphère envoûtante et des personnages mémorables, faisant de ce livre un pilier de la littérature gothique.

Ann Ward Radcliffe (1764-1823) était une romancière anglaise, célèbre pour ses contributions majeures à la littérature gothique. Née à Holborn, Londres, Radcliffe a commencé à écrire des romans à la fin des années 1780, devenant rapidement une figure incontournable du genre. Ses oeuvres sont connues pour leurs descriptions évocatrices, leurs intrigues complexes et leur atmosphère chargée de mystère et de surnaturel. Radcliffe a publié plusieurs romans influents, dont"Les mystères d'Udolphe" (1794) et"L'Italien" (1797), qui ont établi sa réputation comme l'une des principales auteures de la littérature gothique. Ses histoires, souvent centrées sur des héroïnes en détresse confrontées à des forces maléfiques, ont captivé l'imagination de nombreux lecteurs et ont influencé des écrivains tels que Edgar Allan Poe et Mary Shelley. En plus de ses talents de conteuse, Radcliffe était également une pionnière dans l'utilisation du paysage et de l'atmosphère pour accentuer l'effet gothique de ses récits. Ses descriptions détaillées des décors naturels et des châteaux imposants contribuent à créer une ambiance immersive et oppressante, caractéristique de ses romans. Radcliffe menait une vie relativement privée, peu d'informations personnelles étant disponibles sur elle en dehors de son travail littéraire. Elle était mariée à William Radcliffe, un éditeur de journal, qui soutenait ses activités d'écriture. Ann Radcliffe est décédée en 1823, laissant derrière elle un héritage durable dans la littérature gothique. Ses romans continuent d'être lus et étudiés pour leur contribution au développement du genre, et son influence se fait sentir dans de nombreuses oeuvres de fiction gothique et romantique qui ont suivi.

CHAPITRE II.

Madame Saint-Aubert fut enterrée dans l'église du village voisin: son époux et sa fille accompagnèrent ce convoi, et furent suivis d'un prodigieux nombre d’habitants qui tous pleuraient sincèrement une si excellente femme.

De retour de l’église, Saint-Aubert s'enferma dans sa chambre, il en sortit avec la sérénité du courage et la pâleur du désespoir: il donna ordre à toutes les personnes qui composaient sa maison de se rassembler. Emilie seule ne paraissait point: subjuguée par la scène dont elle venait d'être témoin, elle s’était enfermée dans son cabinet pour y pleurer en liberté. Saint-Aubert l'y alla chercher: il prit sa main en silence, et ses larmes continuèrent. Il fut longtemps lui-même avant de retrouver sa voix et la faculté de s'exprimer; il dit enfin en tremblant: Mon Emilie, nous allons prier, voulez-vous vous joindre à nous? nous allons implorer le secours d'en haut, d'où pouvons-nous l'attendre que du ciel?

Emilie retint ses larmes, et suivit son père au salon où les domestiques étaient réunis. Saint-Aubert lut d'une voix basse l'office du soir, et ajouta une prière pour les âmes des trépassés. Pendant sa lecture, la voix lui manqua, ses larmes arrosèrent le livre; il s'arrêta, mais les sublimes émotions d'une dévotion pure élevèrent successivement ses idées audessus de ce monde, et versèrent enfin la consolation dans son coeur.

Quand l'office fut achevé et que les domestiques furent retirés, il embrassa tendrement Emilie. Je me suis efforcé, lui dit-il, de vous donner dès vos premières années un véritable empire sur vous-même, je vous en ai représenté l'importance dans toute la conduite de la vie; c'est cette qualité qui nous soutient contre les plus dangereuses tentations du vice, et nous rappelle à la vertu; c'est lui encore qui modère l'excès des émotions les plus vertueuses. Il est un point où elles cessent de mériter ce nom, puisque leur conséquence est un mal; tout excès est un tort; le chagrin même, quoique aimable dans son principe, devient une passion injuste quand on s'y livre aux dépens de ses devoirs. Par devoir, j'entends ce qu'on se doit à soi-même, aussi bien que ce qu'on doit aux autres. Une douleur sans règle énerve l'âme, et la prive de ces douces jouissances qu'un Dieu bienfaisant destine à embellir notre vie. Ma chère Emilie, appelez, pratiquez tous les préceptes que vous avez reçus de moi, et dont l'expérience vous a souvent démontré la sagesse.

Votre douleur est mutile; ne regardez pas cette vérité comme un lieu commun de consolation, mais comme un véritable motif de courage. Je ne voudrais pas étouffer votre sensibilité, mon enfant, je ne voudrais qu'en modérer l'intensité. Quels que puissent être les maux dont un coeur trop tendre est la