: Stendhal
: Le Rouge et le Noir Un roman d'apprentissage sur l'ambition et la société par Stendhal
: Books on Demand
: 9782322513963
: 1
: CHF 6.10
:
: Erzählende Literatur
: French
: 730
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Le Rouge et le Noir, écrit par Stendhal en 1830, est un roman d'apprentissage qui explore les thèmes de l'ambition, de la société, et de la lutte des classes à travers le parcours de Julien Sorel. Ce jeune homme intelligent et ambitieux, issu d'une famille modeste de la province française, rêve de grandeur en s'inspirant de Napoléon. Il est confronté à la rigidité de la société de la Restauration, où les anciennes aristocraties reprennent le pouvoir. Le roman commence dans la petite ville de Verrières, où Julien, fils d'un charpentier, attire l'attention du maire, M. de Rênal, qui l'engage comme précepteur pour ses enfants. Bien que Julien méprise la bourgeoisie pour son hypocrisie, il séduit Mme de Rênal pour avancer ses ambitions, entamant ainsi une liaison risquée. Cet épisode marque le début de son ascension sociale mais aussi de ses conflits internes, tiraillé entre son désir de réussite et ses sentiments authentiques pour Mme de Rênal. Poursuivant ses ambitions, Julien quitte Verrières pour le séminaire de Besançon, espérant devenir prêtre, un autre moyen de s'élever dans la société. Cependant, il se heurte à l'hostilité de ses pairs et à l'autoritarisme de la hiérarchie ecclésiastique, qui décèle son ambition sous son apparente dévotion. Malgré son malaise, Julien impressionne ses supérieurs par son intelligence et sa discipline. Le roman, sous-titré Chronique du XIXe siècle, est une critique sociale acerbe qui dépeint Julien comme un personnage en proie à l'hubris, la démesure, et à la corruption par les mécanismes sociaux. Les seuls moments de plénitude qu'il éprouve surgissent lorsqu'il est seul dans la nature ou en prison. Le titre du roman, Le Rouge et le Noir, symbolise l'hésitation de Julien entre une carrière militaire (le rouge) et une carrière religieuse (le noir). Stendhal s'inspire d'un fait divers réel, l'affaire Berthet, pour construire une intrigue riche en tension et en psychologie. Le roman est une étude complexe de la psychologie humaine et de la société, et il a influencé de nombreux écrivains et artistes dans le monde entier. Aujourd'hui, Le Rouge et le Noir est considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature française, une référence incontournable dans les catégories de Romans d'apprentissage, Littérature classique, et Critique sociale sur Amazon.

Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, est né le 23 janvier 1783 à Grenoble, en France. Il est l'un des écrivains les plus éminents du XIXe siècle, connu pour ses romans d'analyse psychologique et sociale tels que Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme. Issu d'une famille bourgeoise, Stendhal a été profondément influencé par les idéaux de la Révolution française et par son admiration pour Napoléon Bonaparte, qu'il a servi en tant qu'officier de l'armée. Cette expérience a nourri son intérêt pour l'ambition et la lutte des classes, des thèmes centraux dans son oeuvre. Stendhal a débuté sa carrière littéraire avec des essais sur l'art et la musique avant de se tourner vers le roman. Le Rouge et le Noir, publié en 1830, est inspiré par un fait divers réel, l'affaire Berthet, et explore la complexité des émotions humaines à travers le personnage de Julien Sorel. Le roman a été salué pour sa profondeur psychologique et sa critique sociale, bien qu'il ait également suscité la controverse pour sa représentation de l'ambition et de l'immoralité. En plus de sa carrière littéraire, Stendhal a été un critique d'art perspicace et un diplomate. Il a passé de nombreuses années en Italie, où il a trouvé l'inspiration pour plusieurs de ses oeuvres. Sa capacité à capturer les nuances de la société et de la psychologie humaine a fait de lui un pionnier du réalisme et du romantisme. Stendhal est décédé le 23 mars 1842 à Paris, laissant derrière lui un héritage littéraire durable qui continue d'influencer les écrivains et les lecteurs du monde entier. Ses oeuvres sont aujourd'hui considérées comme des classiques de la littérature française, et il est reconnu pour son style incisif et sa capacité à dépeindre la complexité des relations humaines.

IV


Un Père et un Fils


sarà mia colpa, Se cosi è ?

MACHIAVELLL

Ma femme a réellement beaucoup de tête ! disait, le lendemain à six heures du matin, le maire de Verrières, en descendant à la scie du père Sorel. Quoique je lui aie dit, pour conserver la supériorité qui m’appartient, je n’avais pas songé que si je ne prends pas ce petit abbé Sorel, qui, dit-on, sait le latin comme un ange, le directeur du dépôt, cette âme sans repos, pourrait bien avoir la même idée que moi et me l’enlever. Avec quel ton de suffisance il parlerait du précepteur de ses enfants !... Ce précepteur, une fois à moi, portera-t-il la soutane ?

M. de Rênal était absorbé dans ce doute, lorsqu’il vit de loin un paysan, homme de près de six pieds, qui, dès le petit jour, semblait fort occupé à mesurer des pièces de bois déposées le long du Doubs, sur le chemin de halage. Le paysan n’eut pas l’air fort satisfait de voir approcher M. le maire ; car ces pièces de bois obstruaient le chemin, et étaient déposées là en contravention.

Le père Sorel, car c’était lui, fut très-surpris et encore plus content de la singulière proposition que M. de Rênal lui faisait pour son fils Julien. Il ne l’en écouta pas moins avec cet air de tristesse mécontente et de désintérêt, dont sait si bien se revêtir la finesse des habitants de ces montagnes. Esclaves du temps de la domination espagnole, ils conservent encore ce trait de la physionomie du fellah d’Égypte.

La réponse de Sorel ne fut d’abord que la longue récitation de toutes les formules de respect qu’il savait par cœur. Pendant qu’il répétait ces vaines paroles, avec un sourire gauche qui augmentait l’air de fausseté et presque de friponnerie naturel à sa physionomie, l’esprit actif du vieux paysan cherchait à découvrir quelle raison pouvait porter un homme aussi considérable à prendre chez lui son vaurien de fils. Il était fort mécontent de Julien, et c’était pour lui que M. de Rênal lui offrait les gages inespérés de 300 francs par an, avec la nourriture et même l’habillement. Cette dernière prétention, que le père Sorel avait eu le génie de mettre en avant subitement, avait été accordée de même par M. de Rênal.

Cette demande frappa le ma