: Walter Scott
: Kenilworth
: Books on Demand
: 9782322452873
: 1
: CHF 3.50
:
: Historische Romane und Erzählungen
: French
: 810
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Sous la plume de Walter Scott, nous parcourons l'Angleterre des années 1575, sous le règne d'Élisabeth et nous côtoyons nombres de ses courtisans, par le biais de l'histoire romanesque d'une jeune fille qui quitte la maison paternelle pour faire un mariage secret avec le brillant comte de Leicester. Après un imbroglio d'intrigues menées par un homme des plus malfaisants, l'issue de ce roman sera tragique pour la pauvre fille.

Walter Scott est un poète, écrivain et historien écossais né le 15 août 1771 à Édimbourg et mort le 21 septembre 1832 à Abbotsford. Avocat de formation, amateur d'antiquités, il parcourt d'abord l'Écosse, à la recherche de son passé.

CHAPITRE II.
 


« Parlez-vous du jeune Lancelot ? »

 

SHAKSPEARE,le Marchand de Venise.

 

Après un léger intervalle, le mercier Goldthred, à la prière de l’hôte, appuyée par ses joyeux convives, régala la société des couplets suivans :

 

De tous les oiseaux de la terre

Le hibou seul me plaît, à moi !

Ce sage oiseau que je révère

Des francs ivrognes suit la loi.

Aussitôt que le jour s’efface.

On l’entend sortir de son trou,

Et chanter quelque temps qu’il fisse.

Buvons, amis, à l’honneur du hibou.

 

Que la paresseuse alouette,

Ne s’éveille que le matin !

Mon ami le hibou répète

Toute la nuit son vieux refrain.

Buvons avec persévérance,

Et chantons le sage hibou !

Si quelqu’un imposait silence,

Couvrons sa voix par le bruit des glou-glou.

 

– Parlez-moi de cela, camarades, s’écria Michel quand le marchand eut cessé de chanter ; voilà une chanson, et je vois qu’il reste encore du bon parmi vous ; mais quel chapelet vous m’avez défilé de tous mes anciens camarades ! je n’en trouve pas un au nom duquel ne s’attache quelque histoire de mauvais augure. Ainsi donc Swashing Will de Wallingford nous a souhaité le bonsoir.

 

– Oui, dit un de ses amis, il est mort, comme un daim, d’un coup d’arbalète que lui a tiré Thatcham, le vieux garde-chasse du duc, dans le parc de Donnington.

 

– Il avait toujours aimé la venaison, dit Michel, et il n’aimait pas moins la bouteille : c’est une raison de plus pour boire un coup à sa mémoire. Allons, mes amis, faites-moi raison.

 

Lorsqu’on eut rendu hommage au défunt, le verre à la main, Lambourne demanda ce qu’était devenu Prance de Padworth.

 

– Absent. – Immortel depuis dix ans, répondit le mercier. – Demandez pourquoi et comment à Goodman Thong, qui l’a décoré au château d’Oxford avec dix sous de corde.

 

– Quoi ! le pauvre Prance est mort en plein air, entre ciel et terre ! Voilà ce que c’est que d’aimer les promenades