: Manon Lilaas
: Du bout des doigts Tome 2
: Books on Demand
: 9782322418664
: 1
: CHF 5.30
:
: Erzählende Literatur
: French
: 676
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Désormais en couple et profondément amoureux, Joyeon et Yesun étaient pourtant loin d'avoir affronté les moments les plus difficiles que la vie leur réservait. Malgré sa bonne humeur, en effet, l'infirmier désespérait de voir un jour son patient motivé à se reprendre en main, sans compter qu'il ne cessait pas de s'inquiéter à l'idée que quiconque apprenne sa relation interdite. Cependant, en dépit des obstacles, les sentiments nouveaux qu'ils éprouvaient et les sensations qu'ils découvraient ou redécouvraient les convainquaient d'une chose : peu importait l'avenir, pour rien ni personne ils ne renonceraient à ce présent si doux.

Auteure de vingt-deux ans, sur Wattpad depuis déjà plusieurs années sous le pseudonyme de Lilaas93, Manon a eu la chance d'être soutenue dans ses projets par des abonnés toujours plus nombreux. Leur bienveillance la pousse aujourd'hui à publier ce roman. Elle les en remercie sincèrement.

Chapitre 2


Finalement, ils n’avaient même pas eu l’occasion de jouer aux cartes : la dispute du petit couple les avait menés sur différents sujets de discussion qui les avaient occupés jusqu’à la fin du repas. L’heure était désormais venue de se séparer.

« La prochaine fois, c’est nous qui vous inviterons à la maison, promit Ilseung. On se fera une soirée film et pizza… sans alcool, juré.

— Parfait, rigola Joyeon. De toute façon, vous auriez pu compter sur nous quand même.

— Super, alors passez une bonne nuit, à plus ! »

Chacun s’inclina très légèrement, simple geste de politesse, et Joyeon referma la porte. Yesun retournait déjà à sa chambre ; son infirmier soupira en constatant qu’il devrait ranger seul le salon et la cuisine.

Il s’y attela sans se plaindre, comme il en avait développé l’habitude. De toute façon, il se réjouissait que son patient l’ait aidé aujourd’hui. Yesun se montrait de plus en plus volontaire… même s’il n’agissait que pour en retirer des marques d’attention et d’amour – au moins il essayait de se réadapter.

Le jeune garçon avait remonté le chauffage immédiatement après le départ de leurs deux voisins, aussi avait-il pu enlever son pull. Il dévoila le large suçon sur le haut de sa clavicule, marque dont il s'avouait plutôt fier. Après tout, il la trouvait jolie, et puis c’était Yesun qui la lui avait apposée, alors ça lui semblait encore plus beau.

La cuisine parfaitement rangée, Joyeon alla prendre une douche bien chaude après laquelle, torse nu et vêtu d’un simple short, il alla toquer timidement à la porte de la chambre de son patient qui, de sa voix traînante, lui autorisa l’accès.

« Je… Je peux dormir avec toi ? s’enquit Joyeon.

— Bah oui, bien sûr. On en avait déjà parlé, de toute façon.

— Oui mais… je voulais être sûr que t’avais pas changé d’avis.

— Allez, viens là. »

L’aveugle, assis dans son lit, son portable entre les mains, se décala afin de laisser à son copain la place de lui tenir compagnie. Il arborait un joli sourire, sincère et heureux, qui toucha Joyeon. Ce dernier ne perdit pas une seconde : après avoir fermé la porte, il s’installa auprès de lui et s’enfonça sous les draps, exprimant d’un souffle son bien-être.

Le brun déposa son smartphone sur sa table de chevet puis s’emmitoufla à son tour sous sa couverture, sentant rapidement son infirmier se serrer contre lui. Le tout jeune couple ne tenait pas à profiter de la largeur du lit king size, ils préféraient se retrouver l’un contre l’autre. Le cadet éprouvait un fort besoin de proximité, il aimait que son copain le désire et il avait tendance à se montrer très tactile. Yesun, quant à lui, même s’il semblait froid, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir étreindre Joyeon. D’une part, il pouvait ainsi le sentir contre lui, sentir sa silhouette sans la voir, et d’autre part, c’était une des choses les plus réconfortantes à ses yeux que de percevoir une présence à ses côtés pour l’extirper de l’obscurité du monde.

« T’as pas trop chaud ? demanda l’aîné.

— Non, non, t’inquiète. Ça va.

— Alors viens plus près… »

Les mains dans le dos de son compagnon, il l’attira à lui, jusqu’à ce que Joyeon se retrouve tout contre lui, le front sur le haut de son torse. Yesun lui caressait tendrement la peau, bien content que son blondinet demeure un habitué de l’absence totale de t-shirt. Ce fut en songeant à son propre comportement que l’aveugle s’endormit, tenant entre ses bras le corps maigrelet de son petit ami.

« Yeonie… Yeonie, réveille-toi.

— Hum… Quoi ?

— Les voisins recommencent, je vais changer de chambre. Tu viens ?

— Mais Yesun, je les entendais pas, moi…

— J’ai l’ouïe sensible… »

Maintenant à peu près éveillé, Joyeon pouvait lui aussi entendre les cris – car c’était des cris – de Yongtae, provenant de la pièce voisine. Ces bruits étaient, bien sûr, doublés des soupirs de son aîné, les deux prenant visiblement leur pied de concert.

Il l’avait finalement gagnée, sa punition, cet idiot…

« Bon allez, on bouge, » grommela Joyeon.

L’aveugle opina puis se leva et suivit son cadet qui, d’une démarche qui témoignait de son épuisement, changeait de chambre. Il se sentait bien sous cette couverture toute chaude qu’ils partageaient, confortablement enfoncé dans les bras de Yesun ; pourquoi avait-il fallu que sa nuit soit ainsi coupée en deux… ?

Même fatigué, ce fut Joyeon qui arriva le premier dans le lit. Il n’attendit pas son petit copain pour se faufiler sous la couette et clore les yeux, avec pour seul désir de rapidement aller retrouver Morphée et son agréable monde onirique.

Yesun passa la porte en second, la referma délicatement et vint s’installer à l’autre bout du matelas avant de rejoindre le corps de son amoureux. Il l’enlaça au niveau de la taille pour coller le torse à son dos nu tandis que ses grandes mains de pianiste se baladaient sur son ventre. Le blondinet remua faiblement, comme pour échapper à sa prise.

« Hyung, tu me chatouilles… »

La remarque tira un ricanement à l’aîné des deux qui cependant ne cessa pas ses caresses, profitant également de sa position pour lui embrasser l’omoplate et la nuque. Tous deux étaient encore à moitié assoupis, mais Joyeon se trouvait à l’extrémité entre sommeil et réveil ; il sombrerait d’une seconde à l’autre.

« Yesun, je veux juste dormir…

— La dernière fois que t’as dit ça quand on partageait un lit, on s’est retrouvés deux minutes plus tard à s’embrasser comme des fous…

— T’aurais envie que ça recommence ? lui demanda son blondinet d’un ton mielleux.

— Hum, c’est bien possible…

— Parce que tu sais quoi… ? minauda Joyeon tout en se retournant pour passer la main sur le pectoral de son copain par-dessus son t-shirt.

— Non, dis-moi.

— Cette nuit, j’suis vraiment KO, alors tu peux oublier. Dors bien. »

Le jeune garçon se tourna de nouveau, dos à Yesun, et s’assoupit presque aussitôt. Son patient eut à peine le temps de l’attirer à lui pour faire rencontrer son torse et le dos de Joyeon avant que ce dernier ne plonge dans un profond sommeil, bercé par la douceur de son compagnon.

« Yesun… Yesun, ouvre un peu ces jolis yeux.

— Qu’est-ce que tu racontes ? grommela l’aveugle en bougeant mollement.

— J’ai faim, aide-moi à faire le petit déjeuner…

— Et je devrais faire quoi pour t’aider ?

— J’ai prévu un petit déjeuner occidental pour changer un peu, donc il faudrait juste que tu m’aides à tout disposer sur la table et à faire chauffer le lait pour les chocolats chauds.

— Bah du coup t’as pas besoin de mon aide, en vrai.

— Non, mais je veux que tu m’aides quand même.

— T’es chiant, laisse-moi dormir.

— Sérieux, il est où là-dedans le partage des tâches ? Et si tu répètes que c’est parce que tu me paies, je te jure que je te le ferai payer.

— Mais Yeonie… c’est vraiment parce que je te paie. »

Le dos de Yesun rencontra brutalement le matelas quand Joyeon l’obligea à se tourner. Aussitôt, un poids pesa sur le bassin de l’aveugle, indiquant que l’autre se trouvait à califourchon dessus. Le souffle chaud du jeune garçon tapa à son oreille lorsqu’il lui murmura de manière provocante :

« Yesun, encore un mot, un refus, et je te jure que je fais tout pour t’abandonner ici avec l’érection la plus douloureuse de ta vie. Alors réfléchis bien.

— Tu m’abandonnerais sans rien faire pour m’aider ? tiqua le brun.

— Parfaitement. Je sais que tu me désires, mais je sais aussi que même excité, tu me forceras jamais à faire quelque chose que je...