: Comtesse de Ségur
: Les Petites Filles Modèles un roman pour enfants de la comtesse de Ségur
: Books on Demand
: 9782322415250
: 1
: CHF 6.10
:
: Kinderbücher bis 11 Jahre
: French
: 152
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Les Petites Filles modèles est un roman pour enfants de la comtesse de Ségur publié en mai 1858 dans la Bibliothèque des chemins de fer. Il fait partie d'une trilogie avec Les Malheurs de Sophie (février 1859) et Les Vacances (novembre 1859).En préface, la comtesse de Ségur écrit :« Mes Petites Filles modèles ne sont pas une création elles existent bien réellement : ce sont des portraits la preuve en est dans leurs imperfections mêmes. Elles ont des défauts, des ombres légères qui font ressortir le charme du portrait et attestent l'existence du modèle. Camille et Madeleine sont une réalité dont peut s'assurer toute personne qui connaît l'auteur. »Les petites-filles de la comtesse de Ségur s'appelaient Camille et Madeleine de Malaret. Leurs tombes se trouvent dans le petit cimetière de Saint-Sernin-des-Rais, à Verfeil.Les Petites Filles modèles relate l'histoire d'une famille heureuse et épanouie. La mère de famille se nomme Madame de Fleurville. Elle est veuve de guerre depuis six ans et élève ses deux filles prénommées Camille et Madeleine. Un jour, aux abords du mur entourant le château, un carrosse se renverse avec deux personnes à son bord. Il s'agit de Madame de Rosbourg et de sa jeune enfant, Marguerite. Elles n'ont plus de nouvelles du père de famille qui est un capitaine de frégate disparu en mer depuis peu dans l'Atlantique.Ces nouveaux personnages présentés, le roman est également la suite des aventures de Sophie, héroïne des Malheurs de Sophie, qui apparaît après la présentation de Camille et de Madeleine de Fleurville.La narratrice s'intéresse surtout aux enfants, de façon très analytique. À travers différentes aventures, les fillettes apprennent à distinguer le bien du mal, surtout Marguerite de Rosbourg, la plus jeune, vive et franche du groupe. Bien qu'étant pleine de bonnes intentions, elle a encore beaucoup de chemin à faire pour égaler Camille et Madeleine, présentées comme des modèles de droiture et de dignité.Dans le septième chapitre apparaît un nouveau personnage aux allures d'ogresse : Fédora Fichini. Elle est devenue la belle-mère de Sophie par mariage, puis sa seule parente en vie par veuvage. Elle se montre d'une cruauté exécrable envers Sophie, ne cessant de la fouetter, de la priver de nourriture et de la meurtrir.Sophie est seule au monde. Ses malheurs commencent avec une tempête qui a fait chavirer le navire transportant sa famille. Elle perdit ce jour-là sa mère, son oncle et

Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur , est une femme de lettres française d'origine russe, née le 19 juillet 1799 du calendrier julien, soit le 30 juillet 1799 du calendrier grégorien 2 à Saint-Pétersbourg, et morte le 9 février 1874 à Paris. Elle publie des contes pour enfants dans les années 1800.

V. Les fleurs cueillies et remplacées.


«Mon Dieu! mon Dieu! que je m'ennuie toute seule! pensa Marguerite après avoir marché un quart d'heure. Pourquoi donc Madeleine m'a-t-elle forcée de sortir?… Camille voulait bien me garder, je l'ai bien vu!… Quand je suis seule avec Camille, elle me laisse faire tout ce que je veux… Comme je l'aime, Camille!… J'aime beaucoup Madeleine aussi; mais… je m'amuse davantage avec Camille. Qu'est-ce que je vais faire pour m'amuser?… Ah! j'ai une bonne idée: je vais nettoyer et balayer leur petit jardin.»

Elle courut vers le jardin de Camille et de Madeleine, le nettoya, balaya les feuilles tombées, et se mit ensuite à examiner toutes les fleurs. Tout à coup l'idée lui vint de cueillir un beau bouquet pour Camille et pour Madeleine.

«Comme elles seront contentes! se dit-elle. Je vais prendre toutes les fleurs, j'en ferai un magnifique bouquet: elles le mettront dans leur chambre, qui sentira bien bon!»

Voilà Marguerite enchantée de son idée; elle cueille oeillets, giroflées, marguerites, roses, dahlias, réséda, jasmin, enfin tout ce qui se trouvait dans le jardin. Elle jetait les fleurs à mesure dans son tablier dont elle avait relevé les coins, les entassait tant qu'elle pouvait et ne leur laissait presque pas de queue.

Quand elle eut tout cueilli, elle courut à la maison, entra précipitamment dans la chambre où travaillaient encore Camille et Madeleine, et, courant à elles d'un air radieux:

«Tenez, Camille, tenez, Madeleine, regardez ce que je vous apporte, comme c'est beau!»

Et, ouvrant son tablier, elle leur fit voir toutes ces fleurs fripées, fanées, écrasées.

«J'ai cueilli tout cela pour vous, leur dit-elle: nous les mettrons dans notre chambre, pour qu'elle sente bon!»

Camille et Madeleine se regardèrent en souriant. La gaieté les gagna à la vue de ces paquets de fleurs flétries et de l'air triomphant de Marguerite; enfin elles se mirent