: Guy de Maupassant
: Le Horla Une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant (texte intégral)
: Books on Demand
: 9782322403042
: 1
: CHF 4.30
:
: Hauptwerk vor 1945
: French
: 178
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Le Horla trouve son origine dans une courte nouvelle de Maupassant, Lettre d'un fou, publiée sous le pseudonyme de Maufrigneuse, en 1885 dans le quotidien Gil Blas, qui développe déjà la même histoire, sans que le nom de « Horla » n'y soit mentionné. Maupassant reprend ensuite les principaux éléments de Lettre d'un fou pour écrire deux autres versions de l'histoire sous le titre Le Horla. La première version du Horla est publiée en 1886 dans Gil Blas. La seconde version, plus connue et plus longue, paraît en 1887 dans un recueil de nouvelles homonyme.Les trois versions de l'histoire se présentent sous trois formes littéraires différentes : Lettre d'un fou, comme son titre l'indique, est un courrier fictif, la première version du Horla est un récit-cadre et la deuxième version prend la forme d'un journal intime inachevé qui laisse craindre que son propriétaire n'ait sombré dans la folie ou ne se soit suicidé.La rédaction du Horla coïncide avec les prémices de la folie de Maupassant, de plus en plus victime d'hallucinations et de dédoublement de la personnalité à cause de la syphilis qu'il a contractée. Il tentera lui aussi de se suicider en 1892. Inspirations de Maupassant : L'aspect fantastique du récit vient du doute créé chez les lecteurs quant à la démence du narrateur ou à la réalité des faits qu'il rapporte. Maupassant souffrait lui-même de troubles[réf. nécessaire] : il avait l'impression de se voir à l'extérieur de lui ou qu'il était étranger à la personne qu'il voyait dans le miroir. La conclusion, qui évoque le suicide comme solution, peut être vue comme le reflet du sentiment de l'auteur de ne plus voir d'issue. Le Horla est l'aboutissement d'une série de contes qui font référence à un sentiment de double puis à un être monstrueux ou surnaturel.Maupassant a renouvelé le thème du double, présent dans la littérature fantastique depuis Hoffmann, en se servant des dernières réflexions scientifiques et médicales à la mode, notamment l'hypnose et les travaux sur l'hystérie de Charcot à la Salpêtrière2. Toutefois, l'impact de Charcot dans l'oeuvre de Maupassant ne doit pas être exagéré en outre, les relations entre l'écrivain et le médecin demeurent floues.Maupassant, dans la deuxième version du Horla, cite à deux reprises le nom de Mesmer, ainsi que l'école de Nancy, pionnière à l'époque en matière d'hypnose, en concurrence avec les travaux de Charcot4. Certains auteurs affirment que Maupassant pourrait avoir fréquenté l'École de Nancy.

Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste littéraire français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques (en Seine-Inférieure) et mort le 6 juillet 1893 à Paris.

Le Horla


……………………………

8 mai. – Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière. J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même.

J’aime ma maison où j’ai grandi. De mes fenêtres, je vois la Seine qui coule, le long de mon jardin, derrière la route, presque chez moi, la grande et large Seine, qui va de Rouen au Havre, couverte de bateaux qui passent.

À gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville aux toits bleus, sous le peuple pointu des clochers gothiques. Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par la flèche de fonte de la cathédrale, et pleins de cloches qui sonnent dans l’air bleu des belles matinées, jetant jusqu’à moi leur doux et lointain bourdonnement de fer, leur chant d’airain que la brise m’apporte, tantôt plus fort et tantôt plus affaibli,