: Arthur Conan Doyle
: Le Chien des Baskerville Les aventures de Sherlock Holmes volume 3
: Books on Demand
: 9782322155538
: 1
: CHF 3.50
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: Krimis, Thriller, Spionage
: French
: 224
: DRM
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) est un roman policier anglais d'Arthur Conan Doyle, publié pour la première fois dans le Strand Magazine en 1901 et 1902. La légende court dans cette région du Devonshire (sud ouest de l'Angleterre), qu'un énorme chien crachant du feu de sa gueule béante serait à l'origine de la mort de Sir Charles Baskerville. Un de ses ancêtres, Sir Hugo Baskerville, trouva la mort mystérieusement après avoir commis d'immondes atrocités envers une jeune paysanne. Sherlock Holmes et le Docteur Watson enquêtent. Ils doivent protéger le dernier descendant des Baskerville revenu prestement du Canada, Sir Henry, qui lui ne croît pas à toutes ces balivernes.

Auteur britannique de romans policiers, créateur de l'inoubliable limier Sherlock Holmes. Arthur Conan Doyle, né Arthur Ignatius Conan Doyle le 22 mai 1859 à Édimbourg et mort le 7 juillet 1930 à Crowborough, est un écrivain et médecin britannique. Conan est l'un de ses prénoms et Doyle son nom de famille. Il doit sa célébrité à ses romans et nouvelles mettant en scène le détective Sherlock Holmes, considérés comme une innovation majeure du roman policier, et le professeur Challenger. Cet écrivain prolifique a également été l'auteur de livres de science-fiction, de romans historiques, de pièces de théâtre, de poésies et d'oeuvres historiques. Il est élevé au rang de Chevalier de l'ordre du Très vénérable ordre de Saint-Jean par le roi Édouard VII le 24 octobre 1902. Sa tombe porte cette épitaphe : « Vrai comme l'acier, droit comme une lame, Arthur Conan Doyle, chevalier, patriote, médecin et homme de lettres. »

Chapitre 2 - La malédiction des Baskerville


« J’ai dans ma poche un document…, commença le docteur Mortimer.

– Je l’ai remarqué quand vous êtes entré, dit Holmes.

– C’est un manuscrit ancien.

– Qui date du début du XVIIIe siècle, s’il ne s’agit pas d’un faux.

– Comment pouvez-vous le dater ainsi, monsieur ?

– Pendant que vous parliez, vous en avez présenté quelques centimètres à ma curiosité. Il faudrait être un bien piètre expert pour ne pas situer un document à dix années près environ. Peut-être avez-vous lu la petite monographie que j’ai écrite sur ce sujet ? Je le situe vers 1730.

– La date exacte est 1742, dit le docteur Mortimer en le tirant de sa poche intérieure. Ce papier de famille m’a été confié par Sir Charles Baskerville, dont le décès subit et tragique, il y a trois mois, a suscité beaucoup d’émotion dans le Devonshire. Je peux dire que j’étais son ami autant que son médecin. Sir Charles Baskerville avait l’esprit solide, monsieur ; sagace et pratique ; il n’était pas plus rêveur que moi. Néanmoins il attachait une grande valeur à ce document, et il s’attendait au genre de mort qui justement l’abattit. »

Holmes tendit la main pour prendre le manuscrit qu’il étala sur ses genoux.

« Vous remarquerez, Watson, l’alternance de l’s long et de l’s. C’est ce détail qui m’a permis de le localiser dans le temps. »

Par-dessus son épaule je considérai le papier jauni à l’écriture décolorée. L’en-tête portait « Baskerville Hall », et au-dessous, en gros chiffres griffonnés : « 1742 »

« On dirait une déposition, ou une relation ?

– En effet. C’est la relation d’une certaine légende qui a cours dans la famille des Baskerville.

– Mais je suppose que c’est sur quelque chose de plus moderne et de plus pratique que vous désirez me consulter ?

– Tout à fait moderne. Il s’agit d’une affaire pratique, urgente, qui doit être réglée dans les vingt-quatre heures. Mais le document est bref et il est étroitement lié à l’affaire. Avec votre permission je vais vous le lire. »

Holmes s’adossa à sa chaise, ressembla les extrémités de ses doigts et ferma les yeux d’un air résigné.

Le docteur Mortimer approcha le document de la lumière, et d’une voix aiguë, crépitante, entreprit la lecture du curieux récit que voici :

« Sur l’origine du chien des Baskerville, plusieurs versions ont circulé. Toutefois, comme je descends en ligne directe de Hugo Baskerville, et comme je tiens l’histoire de mon père, de même que celui-ci la tenait du sien, je l’ai couché par écrit, en croyant fermement que les choses se sont passées comme elles m’ont été rapportées. Et je voudrais, mes enfants, que vous pénètre le sentiment que la même Justice qui punit le péché peut aussi le pardonner par grâce, et que tout châtiment, même le plus lourd, peut être levé par la prière et le repentir. Je souhaite que cette histoire vous enseigne au moins (non pas pour que vous ayez à redouter les conséquences du passé, mais pour que vous soyez prudents dans l’avenir) que les passions mauvaises dont notre famille a tant souffert ne doivent plus se donner libre cours et faire notre malheur.

« Apprenez donc qu’au temps de la Grande Révolte (dont l’histoire écrite par le distingué Lord Clarendon mérite toute votre attention) le propriétaire de ce manoir de Baskerville s’appelait Hugo ; indiscutablement c’était un profanateur, un impie, un être à demi sauvage. Certes, ses voisins auraient pu l’excuser jusque-là, étant donné que le pays n’a jamais été une terre de saints ; mais il était possédé d’une certaine humeur impudique et cruelle qui était la fable de tout l’Ouest. Il advint que ce Hugo s’éprit d’amour (si l’on peut baptiser une passion aussi noire d’un nom aussi pur) pour la fille d’un petit propriétaire rural des environs. Mais la demoiselle l’évitait avec soin tant la fâcheuse réputation de son soupirant l’épouvantait. Un jour de la Saint-Michel pourtant, ce Hugo, avec l’assistance de cinq ou six mauvais compagnons de débauche, l’enleva de la ferme pendant une absence de son père et de ses frères. Il la conduisirent au manoir et l’enfermèrent dans une chambre du haut, après quoi ils se mirent à table p