: Bram Stoker
: L'Enterrement des rats et autres nouvelles
: Books on Demand
: 9782322181629
: 1
: CHF 4.40
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: Essays, Feuilleton, Literaturkritik, Interviews
: French
: 117
: Wasserzeichen
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: ePUB
Un jeune anglais de passage à Paris, décide d'explorer le monde des chiffonniers pour sortir des sentiers touristiques habituels. Il se rend donc à Montrouge et entre dans un quartier de dépôt d'ordures. Il entreprend de converser avec les habitants des lieux, mais bien mal lui en prend... - Rien de va plus entre Magareth et Geoffrey: altercations, menaces se succèdent. Et... Geoffrey finit par enterrer Magaret dans l'âtre du grand hall. Mais... l'histoire ne fait que commencer...

Abraham Stoker dit Bram Stoker, né le 8 novembre 1847 à Clontarf (un quartier nord de Dublin) et mort à Londres le 20 avril 1912 , est un écrivain britannique d'origine irlandaise, auteur de nombreux romans et de nouvelles, qui a connu la célébrité grâce à son roman intitulé Dracula.

UNE PROPHÉTIE DE BOHÉMIENNE


– Je pense vraiment, dit le docteur, que l’un de nous au moins devrait y aller pour essayer, et voir s’il s’agit ou non d’une imposture.

– Bien ! dit Considine. Après dîner, nous prendrons nos ci-gares et nous irons faire un tour au campement.

Ainsi, le dîner achevé, la bouteille de bordeaux vidée, Joshua Considine et son ami, le docteur Burleigh, se dirigèrent vers l’extrémité est du terrain communal où se trouvait le campement des bohémiens.

Comme ils s’éloignaient, Mary Considine, qui les avait ac-compagnés jusqu’au fond du jardin où s’ouvrait le chemin, cria à son mari :

– N’oublie pas, Joshua ! Laisse-leur une chance équitable de lire ton avenir, mais ne leur donne aucun indice, et ne te mets pas à faire de l’œil aux jeunes bohémiennes ! Et prends soin de tenir Gerald hors du danger !

En guise de réponse, Considine leva la main comme le fait un comédien sur scène quand il prête serment, puis se mit à sif-fler l’air d’une vieille chanson, La Comtesse bohémienne. Gerald entonna la mélodie à son tour, et les deux amis, éclatant d’un rire joyeux, prirent le chemin du terrain communal, se retournant de temps à autre pour saluer Mary qui s’appuyait sur la barrière et, dans le crépuscule, les regardait s’éloigner.

C’était une belle soirée d’été, l’air lui-même était empli de quiétude et de bonheur calme, symbole extérieur de la paix et de la joie qui faisaient un paradis de la maison du jeune couple. La vie de Considine n’avait pas été riche en événements. Le seul élé-ment perturbateur qu’il ait jamais connu avait été la cour qu’il avait faite à Mary Winston, et l’opposition longtemps manifestée par ses parents ambitieux qui espéraient un parti plus brillant pour leur fille unique. Quand M. et Mme Winston avaient décou-vert l’attachement du jeune avocat, ils avaient essayé d’éloigner les jeunes gens en envoyant leur fille faire une longue série de visites en province, après avoir obtenu d’elle la promesse de ne pas correspondre avec son amant pendant son absence. L’amour toutefois avait surmonté l’épreuve. Ni l’absence ni le silence n’avaient paru refroidir la passion du jeune homme, et la jalousie semblait une chose inconnue de sa nature confiante ; ainsi, après une longue période d’attente, les parents cédèrent et les jeunes gens se marièrent.

Ils habitaient le cottage depuis quelques mois et commen-çaient à se sentir c