: Jules Verne
: Voyage au Centre de la Terre
: Books on Demand
: 9782322235636
: 1
: CHF 2.60
:
: Science Fiction
: French
: 301
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Le professeur Lidenbrock trouve un document dans lequel il apprend l'existence d'un volcan éteint dont la cheminée pourrait le conduire jusqu'au centre de la Terre. Accompagné de son neveu Axel et du guide Hans, il se rend au volcan Sneffels, en Islande, et s'engouffre dans les entrailles de la Terre. Ils ne tarderont pas à faire d'étonnantes découvertes...

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes et mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français, dont une grande partie de l'ouvre est consacrée à des romans d'aventures et d'anticipation.

III


« C’est évidemment du runique, disait le professeur en fronçant le sourcil. Mais il y a un secret, et je le découvrirai, sinon… »

 

Un geste violent acheva sa pensée.

 

« Mets-toi là, ajouta-t-il en m’indiquant la table du poing, et écris. »

 

En un instant je fus prêt.

 

« Maintenant, je vais te dicter chaque lettre de notre alphabet qui correspond à l’un de ces caractères islandais. Nous verrons ce que cela donnera. Mais, par saint Michel ! garde-toi bien de te tromper ! »

 

La dictée commença. Je m’appliquai de mon mieux ; chaque lettre fut appelée l’une après l’autre, et forma l’incompréhensible succession des mots suivants :

 

mm. rnllsesreuelseecJde
sgtssmfunteiefniedrke
kt, samnatrateSSaodrrn
emtnaelnuaectrrilSa
Atvaar. nscrcieaabs
ccdrmieeutulfrantu
dt, iacoseiboKediiY

 

Quand ce travail fut terminé, mon oncle prit vivement la feuille sur laquelle je venais d’écrire, et il l’examina longtemps avec attention.

 

« Qu’est-ce que cela veut dire ? » répétait-il machinalement.

 

Sur l’honneur, je n’aurais pas pu le lui apprendre. D’ailleurs il ne m’interrogea pas à cet égard, et il continua de se parler à lui-même :

 

« C’est ce que nous appelons un cryptogramme, disait-il, dans lequel le sens est caché sous des lettres brouillées à dessein, et qui, convenablement disposées, formeraient une phrase intelligible ! Quand je pense qu’il y a là peut-être l’explication ou l’indication d’une grande découverte ! »

 

Pour mon compte, je pensais qu’il n’y avait absolument rien, mais je gardai prudemment mon opinion. Le professeur prit alors le livre et le parchemin, et les compara tous les deux.

 

« Ces deux écritures ne sont pas de la même main, dit-il ; le cryptogramme est postérieur au livre, et j’en vois tout d’abord une preuve irréfragable. En effet, la première lettre est une double M qu’on chercherait vainement dans le livre de Turleson, car elle ne fut ajoutée à l’alphabet islandais qu’au quatorzième siècle. Ainsi donc, il y a au moins deux cents ans entre le manuscrit et le document. »

 

Cela, j’en conviens, me parut assez logique.

 

« Je suis donc conduit à penser, reprit mon oncle, que l’un des possesseurs de ce livre aura tracé ces caractères mystérieux. Mais qui diable était ce possesseur ? N’aurait-il point mis son nom à quelque endroit de ce manuscrit ? »

 

Mon oncle releva ses lunettes, prit une forte loupe, et passa soigneusement en revue les premières pages du livre. Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule, qui faisait à l’œil l’effet d’une tache d’encre. Cependant, en y regardant de près, on distinguait quelques caractères à demi effacés. Mon oncle comprit que là était le point intéressant ; il s’acharna donc sur la macule