: A.E.W. Mason
: Le Trésor de la Villa rose
: Librorium Editions
: 9783967246919
: 1
: CHF 0.90
:
: Spannung
: French
: 282
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Monsieur Ricardo a l'habitude de passer ses vacances dans la tranquille station thermale d'Aix-les-Bains. Il aime jouer au baccara à la Villa des Fleurs ou flâner dans les jardins et observer les joueurs. Mais, dans ce haut lieu de villégiature de l'aristocratie, se trame un complot savamment organisé. Entre cures thermales et tables de jeu, se tissent des liens qui aboutiront à un crime crapuleux et, au premier abord, inexplicable.

In 1910, Mason undertook to create a fictional detective as different as possible from Sherlock Holmes, who had recently been resuscitated after his supposed death by Arthur Conan Doyle in 1903. Inspector Gabriel Hanaud was stout, not gaunt like Holmes; a professional policeman, not a gentleman amateur; from the French surete, not Victorian England; and relying on psychological insights rather than physical evidence. His 'Watson' is a retired London banker named Mr. Julius Ricardo.Hanaud's appearance in the 1910 novel, At The Villa Rose marks 'the first major fiction detective of the Twentieth Century,' according to a historian of the genre. Set in the south of France, its plot also ridicules spiritualism and mediums, well-known enthusiasms of A. Conan Doyle.Four more Hanaud novels and several short stories followed, the last, The House in Lordship Lane, in 1946 and the only one set in England.The first Hanaud book was a best-seller, as were several of his 20 novels, and as such often adapted into films, often more than once. A 1920 version of At the Villa Rose was a great success in British movie theaters that year, even as a play version of the novel simultaneously began a long run at the Strand. A successful silent version of The Four Feathers followed the next year.The first sound version was shot both in English and in French at Twickenham Studios in 1930, making it the first British bi-lingual production, released in America under the name The Mystery of the Villa Rose. This marked the film debut of Austin Trevor, an actor from Northern Ireland, in the role of Mr. Ricardo. Trevor would go on to be the first actor to create Hercule Poirot on the screen. Veteran British director Walter Summers directed At the Villa Rose, aka House of Mystery in 1940.

CHAPITRE II

L’APPEL AU SECOURS


C’est un lundi soir que M. Ricardo avait vu Wethermill en compagnie de Célie. Il le revit seul le mardi à la villa des Fleurs et put causer avec lui. Wethermill, ce soir-là, délaissait le baccara. Vers dix heures, les deux hommes sortirent ensemble.

— Je remonte au Majestic, dit M. Ricardo.

— Moi aussi, répliqua le jeune homme. C’est là que j’habite. Je vous accompagne.

Ils attaquèrent la pente abrupte des rues. M. Ricardo grillait d’interroger Wethermill sur sa compagne de la veille ; une discrétion à laquelle il cédait de mauvais gré lui défendit d’aborder ce chapitre. Arrivés à l’hôtel, les deux hommes bavardèrent un instant de choses et d’autres, puis ils se séparèrent.

Mais M. Ricardo allait, dès le lendemain matin, être tant soit peu renseigné sur Célie. En effet, comme il ajustait sa cravate devant le miroir, Wethermill fit irruption dans son cabinet de toilette. Il en ressentit une indignation si vive qu’il oublia du coup sa curiosité. Un tel procédé n’était rien moins qu’un attentat inouï contre la belle ordonnance de sa vie. L’affaire de sa toilette matinale était sacrée, l’interrompre témoignait d’un sans-façon anarchique. Où se trouvait donc son valet de chambre ? Où était passé Charles, qui aurait dû garder sa porte comme l’entrée d’un sanctuaire ?

— Je ne peux, dit-il sévèrement, vous recevoir avant une demi-heure.

Wethermill, cependant, respirait à peine ; une agitation fébrile le secouait.

— Mais moi, je ne peux pas attendre ! s’écria-t-il sur le ton d’une supplication passionnée. Il faut que je vous parle, il faut que vous m’aidiez, M. Ricardo, il le faut !

M. Ricardo pivota sur ses talons. Sa première pensée fut que l’aide qu’on lui demandait était de celles qui se demandent le plus souvent à Aix-les-Bains. Un regard donné au visage de Wethermill et l’angoisse dont vibrait la voix du jeune homme l’avertirent de son erreur, laissant là ses grandes manières, il demanda calmement :

— Qu’est-ce qui vous amène ?

— Une chose terrible.

Et Wethermill lui tendait un journal.

— Lisez ça.

« Ça » c’était l’édition spéciale duJournal de Savoie, portant la date du matin.

— Voilà ce que l’on crie dans les rues. Lisez.

Sur la première page éclataient, en caractères gris, les lignes suivantes :

Un crimeeffroyable a été commiscette nuit à la villa Rose, sur la route qui mène au lac du Bourget.Unedame d’un certainâge, riche, etqui, depuisplusieurs années,occupait chaque année la villa, Mme CamilleDauvray, a été trouvée morte,étranglée,entoilettedu soir, sur le parquet de son salon. À l’étagesupérieur gisait,surun lit,chloroforméeet lesmains liées derrièreledos, HélèneVauquier, safemme de chambre. Àl’heure où nous mettons sous presse, Mlle Vauquier n’a pas encore repris connaissance, mais le docteur Émile Peytin qui la