: Alexandre Dumas père
: Le Comte de Monte-Cristo Tome IV
: Books on Demand
: 9782322184194
: 1
: CHF 4.50
:
: Hauptwerk vor 1945
: French
: 521
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Le Comte de Monte-Cristo, un roman d'Alexandre Dumas achevé en 1844, est une grande saga racontant la vie d'Edmond Dantès, officier second sur le navire Pharaon de l'armateur Morrel. ... Satisfait de sa prestation, Morrel lui confie alors son navire et le nomme capitaine.

Alexandre Dumas est un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts et mort le 5 décembre 1870 au hameau de Puys, ancienne commune de Neuville-lès-Dieppe, aujourd'hui intégrée à Dieppe.

LXXXV. Le voyage.


Monte-Cristo poussa un cri de joie en voyant les deux jeunes gens ensemble.

 

« Ah ! ah ! dit-il. Eh bien, j’espère que tout est fini, éclairci, arrangé ?

 

– Oui, dit Beauchamp, des bruits absurdes qui sont tombés d’eux-mêmes, et, qui maintenant, s’ils se renouvelaient, m’auraient pour premier antagoniste. Ainsi donc, ne parlons plus de cela.

 

– Albert vous dira, reprit le comte, que c’est le conseil que je lui avais donné. Tenez, ajouta-t-il, vous me voyez au reste achevant la plus exécrable matinée que j’aie jamais passée, je crois.

 

– Que faites-vous ? dit Albert, vous mettez de l’ordre dans vos papiers, ce me semble ?

 

– Dans mes papiers, Dieu merci non ! il y a toujours dans mes papiers un ordre merveilleux, attendu que je n’ai pas de papiers, mais dans les papiers de M. Cavalcanti.

 

– De M. Cavalcanti ? demanda Beauchamp.

 

– Eh oui ! ne savez-vous pas que c’est un jeune homme que lance le comte ? dit Morcerf.

 

– Non pas, entendons-nous bien, répondit Monte-Cristo, je ne lance personne, et M. Cavalcanti moins que tout autre.

 

– Et qui va épouser Mlle Danglars en mon lieu et place ; ce qui, continua Albert en essayant de sourire, comme vous pouvez bien vous en douter, mon cher Beauchamp, m’affecte cruellement.

 

– Comment ! Cavalcanti épouse Mlle Danglars ? demanda Beauchamp.

 

– Ah çà ! mais vous venez donc du bout du monde ? dit Monte-Cristo ; vous, un journaliste, le mari de la Renommée ! Tout Paris ne parle que de cela.

 

– Et c’est vous, comte, qui avez fait ce mariage ? demanda Beauchamp.

 

– Moi ? Oh ! silence monsieur le nouvelliste, n’allez pas dire de pareilles choses ! Moi, bon Dieu ! faire un mariage ? Non, vous ne me connaissez pas ; je m’y suis au contraire opposé de tout mon pouvoir, j’ai refusé de faire la demande.

 

– Ah ! je comprends, dit Beauchamp : à cause de notre ami Albert ?

 

– À cause de moi, dit le jeune homme ; oh ! non, par ma foi ! Le comte me rendra la justice d’attester que je l’ai toujours prié, au contraire, de rompre ce projet, qui heureusement est rompu. Le comte prétend que ce n’est pas lui que je dois remercier ; soit, j’élèverai, comme les anciens, un autelDeo ignoto.

 

– Écoutez, dit Monte-Cristo, c’est si peu moi, que je suis en froid avec le beau-père et avec le jeune homme ; il n’y a que Mlle Eugénie, laquelle ne me paraît pas avoir une profonde vocation pour le mariage, qui, en voyant à quel point j’étais peu disposé à la faire renoncer à sa chère liberté, m’ait conservé son affection.

 

– Et vous dites que ce mariage est sur le point de se faire ?

 

– Oh ! mon Dieu ! oui, malgré tout ce que j’ai pu dire. Moi, je ne connais pas le jeune homme, on le prétend riche et de bonne famille, mais pour moi ces choses sont de simpleson dit. J’ai répété tout cela à satiété à M. Danglars ; mais il est entiché de son Lucquois. J’ai été jusqu’à lui faire part d’une circonstance qui, pour moi, était plus grave : le jeune homme a été changé en nourrice, enlevé par des Bohémiens ou égaré par son précepteur, je ne sais pas trop. Mais ce que je sais, c’est que son père l’a perdu de vue depuis plus de dix années ; ce qu’il a fait pendant ces dix années de vie errante, Dieu seul le sait. Eh bien, rien de tout cela n’y a fait. On m’a chargé d’écrire au major, de lui demander des papiers ; ces papiers, les voilà. Je les leur envoie, mais,