: Gustave Aimard
: Les Trappeurs de l'Arkansas
: Books on Demand
: 9782322100422
: 1
: CHF 4.00
:
: Hauptwerk vor 1945
: French
: 371
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Aimard est le spécialiste français des romans du grand ouest Américain et ce livre est son premier qui se passe dans l'ouest américain. On y trouve les grands thèmes propres au genre: le rejet d'un fils par son père, le châtiment, l'expiation, la rédemption. Mais aussi la fierté des hommes affrontant leur destin, les pirates (des plaines), les indiens (et le bon sauvage), la camaraderie exaltée, les grands sentiments et les petits massacres, l'amour, TOUT... Coeur-Loyal, est un adolescent de 16 ans qui tue un vaquero. Chassé par son père, grand propriétaire terrien, il se transforme en courageux trappeur et se trouve mêlé à de nombreuses aventures. Se liant d'amitié, après une farouche haine, avec un indien comanche, Tête-d'Aigle, il combat ensuite une bande de pirates des prairies et finit par trouver l'amour...

Gustave Aimard est le pseudonyme de Olivier Gloux, romancier français né le 13 septembre 1818 à Paris où il est mort le 20 juin 1883. ... De retour en France, en 1854, il devient écrivain.

I. Hermosillo.


Le voyageur qui pour la première fois débarque dans l’Amérique du Sud éprouve malgré lui un sentiment de tristesse indéfinissable.

 

En effet, l’histoire du Nouveau Monde n’est qu’un lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupidité marchent continuellement côte à côte.

 

La recherche de l’or fut l’origine de la découverte du Nouveau Monde ; cet or une fois trouvé, l’Amérique ne fut plus pour ses conquérants qu’une étape où ces avides aventuriers venaient, un poignard d’une main et un crucifix de l’autre, recueillir une ample moisson de ce métal si ardemment convoité, après quoi ils s’en retournaient dans leur patrie faire étalage de leurs richesses et provoquer par le luxe effréné qu’ils déployaient de nouvelles émigrations.

 

C’est à ce déplacement continuel qu’il faut attribuer, en Amérique, l’absence de ces grands monuments, sortes d’assises fondamentales de toute colonie qui s’implante dans un pays nouveau pour y perpétuer sa race.

 

Ce vaste continent, qui pendant trois siècles a été la paisible possession des Espagnols, parcourez-le aujourd’hui, c’est à peine si de loin en loin quelque ruine sans nom y rappelle leur passage, tandis que les monuments élevés, bien des siècles avant la découverte, par les Aztèques et les Incas sont encore debout dans leur majestueuse simplicité, comme un témoignage impérissable de leur présence dans la contrée et de leurs efforts vers la civilisation.

 

Hélas ! que sont devenues aujourd’hui ces glorieuses conquêtes enviées par l’Europe entière, où le sang des bourreaux s’est confondu avec le sang des victimes au profit de cette autre nation si fière alors de ses vaillants capitaines, de son territoire fertile et de son commerce qui embrassait le monde entier ; le temps a marché et l’Amérique méridionale expie à l’heure qu’il est les crimes qu’elle a fait commettre. Déchirée par des factions qui se disputent un pouvoir éphémère, opprimée par des oligarchies ruineuses, désertée par les étrangers qui se sont engraissés de sa substance, elle s’affaisse lentement sous le poids de son inertie sans avoir la force de soulever le linceul de plomb qui l’étouffe, pour ne se réveiller qu’au jour où une race nouvelle, pure d’homicide et se gouvernant d’après les lois de Dieu, lui apportera le travail et la liberté qui sont la vie des peuples.

 

En un mot, la race hispano-américaine s’est perpétuée dans les domaines qui lui ont été légués par ses ancêtres sans en étendre les bornes ; son héroïsme s’est éteint dans la tombe de Charles Quint, et elle n’a conservé de la mère patrie que ses mœurs hospitalières, son intolérance religieuse, ses moines, ses guittareros et ses mendiants armés d’escopettes.

 

De tous les États qui forment la vaste confédération mexicaine, l’État deSonora est le seul qui, à cause de ses luttes avec les tribus indiennes qui l’entourent et de ses frottements continuels avec ces peuplades, ait conservé une physionomie à part.

 

Les mœurs de ses habitants ont une certaine allure sauvage, qui les distingue au premier coup d’œil de ceux des provinces intérieures.

 

Lerio Gila peut être considéré comme la limite septentrionale de cet État ; de l’est à l’ouest il est resserré entre lasierra Madre et le golfe de Californie.

 

La sierra Madre, derrièreDurango, se