: Edgar Wallace
: MISS DÉMON
: Librorium Editions
: 9783966106399
: 1
: CHF 0.80
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: Spannung
: French
: 287
: Wasserzeichen
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: ePUB
James Meredith est condamné pour lassassinat de Ferdinand Balford, chargé par le témoignage de la convaincante Joan Briggerland au visage dange. Comment ne pas la croire quand elle dépeint, avec tant de vérité ingénue, les circonstances du crime passionnel accompli sous ses yeux par ce jaloux qui laimait trop ? Mais nest-elle pas plutôt un démon qui a tout inventé, animée par la perspective dhériter, avec son père, de James Meredith sil ne se marie pas dici quelques semaines ? Et comment le pourrait-il du fond de sa prison ? Cest ce que pense son ami lhomme de loi Jacques Glover. Il imagine une parade....

Richard Horatio Edgar Wallace (1 April 1875 10 February 1932) was an English writer.Born into poverty as an illegitimate London child, Wallace left school at 12. He joined the army at 21 and was a war correspondent during the Second Boer War for Reuters and the Daily Mail. Struggling with debt, he left South Africa, returned to London and began writing thrillers to raise income, publishing books including The Four Just Men (1905). Drawing on time as a reporter in the Congo, covering the Belgian atrocities, Wallace serialised short stories in magazines, later publishing collections such as Sanders of the River (1911). He signed with Hodder and Stoughton in 1921 and became an internationally recognised author.

CHAPITRE I.

Après le verdict.


D’une voix ferme et qui marquait sa profonde conviction, le chef du jury avait laissé tomber la fatale sentence.

Un silence écrasant s’était abattu sur la salle.

Lentement, avec cette méticulosité qui est le propre des vieillards, le Président rassembla les papiers épars devant lui, et sans en oublier un, ni les bleus, ni les blancs, ni les timbrés, il les assembla soigneusement sur la planchette qui prolongeait son bureau. Puis, ayant pris son porte-plume, il remplit lentement un formulaire qu’il avait conservé devant lui. Sans se hâter, et bien qu’il n’échappa point à l’haleine fiévreuse qui montait de la foule, il fouilla au fond d’un des nombreux tiroirs dont s’agrémentait sans aucune utilité apparente le meuble imposant derrière lequel il semblait retranché, et en retira un petit morceau de soie noire qu’il posa sur sa perruque blanche.

– James Meredith, prononça-t-il sourdement, vous venez d’être reconnu coupable du crime abominable de meurtre prémédité…

Et par dessus ses lunettes, il jeta un rapide regard sur la haute silhouette du prisonnier.

– Vous en avez été reconnu coupable après une longue et patiente procédure. Je me rallie au verdict du jury. C’est vous qui avez tué Ferdinand Balford, et la déposition de la malheureuse qui fut votre fiancée ne laisse aucun doute à ce sujet. Malgré toutes vos arguties, il ne vous a pas été possible d’ébranler le témoignage de Miss Joan Briggerland. Après avoir brutalement menacé ce malheureux jeune homme, vous avez quitté votre fiancée, la rage au cœur. Une fatale coïncidence vous a jeté en face de M. Balford, dans la rue, juste en face de la demeure de Miss Briggerland et, dans un subit accès de votre jalousie insensée, vous l’avez abattu d’un coup de revolver… Quant à vouloir suggérer, ainsi que vous avez essayé de le faire par l’organe de votre défenseur, que vous n’aviez rendu visite le soir du crime, à votre pauvre fiancée, que dans le but de rompre vos relations, c’est tenter d’accuser cette jeune fille d’un parjure délibéré. Et ce qui ajoute encore à votre honte et à votre déshonneur, c’est de vouloir insinuer que votre mort ou votre emprisonnement servirait singulièrement ses intérêts. Tous ceux qui l’ont vue à cette barre, si touchante, si belle, oserais-je dire, sont incapables d’accepter vos explications fantaisistes… Qui donc a tué Ferdinand Balford, cet homme qui n’avait aucun ennemi au monde ?… Qui donc l’aurait tué, si ce n’est vous ?… Aucune subtilité ne pourra détruire l’impression que vous êtes l’auteur de ce drame épouvantable… Il ne me reste donc qu’à prononcer la sentence imposée par la loi et à transmettre à qui de droit la demande de recours en grâce du jury…

Et lentement, il prononça la condamnation à mort.

Au banc des accusés, l’homme ne broncha point. Pas un muscle de son visage ne trahit l’émotion qui l’étreignait peut-être.

C’est ainsi que se termina le sensationnel procès suscité par l’assassinat de Berkeley-Street. Quelques jours