: Guy de Maupassant
: Les soirées de Médan
: Books on Demand
: 9782322161737
: 1
: CHF 2.20
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: Hauptwerk vor 1945
: French
: 300
: Wasserzeichen
: PC/MAC/eReader/Tablet
: ePUB
Les Soirées de Médan est un recueil collectif de six nouvelles, publié le 15 avril 1880 chez Georges Charpentier éditeur à Paris, réunissant Émile Zola, Guy de Maupassant, J.-K. Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique et Paul Alexis. Le recueil est composé des nouvelles suivantes : L'Attaque du Moulin - Émile Zola Boule de Suif - Guy de Maupassant Sac au dos - J.-K. Huysmans La Saignée - Henry Céard L'Affaire du Grand 7 - Léon Hennique Après la bataille - Paul Alexis

Guy de Maupassant est un écrivain français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques (Seine-Inférieure) et mort le 6 juillet 1893 à Paris. Lié à Gustave Flaubert et à Émile Zola, il a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, et surtout par ses nouvelles (parfois intitulées contes) comme Boule de suif en 1880, les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Ces oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s'en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique.

Les soirées de Médan


Avec Zola à Médan


Le dimanche, en été, Émile Zola recevait ses amis dans sa maison de Médan. Le train, alors, s’arrêtait (il ne le fait plus qu’épisodiquement) à la gare de Médan, en bas du jardin de l’écrivain, et cette proximité qui lui inspirerala Bête humaine, ne l’avait pas retenu dans son acquisition.

Le dimanche, donc, Jules Vallès, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Maupassant, J.-K. Huysmans, Henry Céard, l’éditeur Charpentier, Cézanne quand il se trouvait à Paris, débarquaient en bas du jardin, « grand comme le champ d’un pauvre homme », et découvraient l’architecture hétéroclite de la maison de l’auteur desRougon. Contre la demeure primitive, chalet de banlieue non sans élégance, Zola, animé comme son père l’ingénieur du goût de la bâtisse, avait fait édifier, en brique et ciment, une énorme tour carrée qui écrasait complètement la maison première et que Maupassant comparait à un géant tenant un nain par la main. Nouveau bâtiment qui abritait la salle à manger au rez-de-chaussée, la chambre des Zola au premier et, au-dessus, un immense cabinet de travail pour le maître. « Construction à la tournure féodale, écrit Edmond de Goncourt, qui semble bâtie dans un carré de choux. »

D’ailleurs, les invités débarquaient chaque fois dans un chantier perpétuel. Dès l’acquisition, Zola avait fait venir à Médan une équipe d’ouvriers, qui n’en sortirent de quinze ans. Il faisait décorer ses pièces, méditait de nouvelles constructions et, lopin après lopin, agrandissait son terrain. Mme Zola dirigeait tout ce monde, ouvriers et domestiques, d’une main ferme, et assurait la paie du samedi.

L’intérieur réservait aux arrivants une autre surprise. Comme avant lui Balzac, Dumas, Hugo, Zola était collectionneur, mais avec moins de goût encore. Dévalisant les brocanteurs, il en rapportait des meubles prétendument médiévaux, des objets religieux de pacotille, des hanaps, des cimeterres, des rondaches, des chopes à bière, des chinoiseries de bazar, tout un bric-à-brac que l’on aperçoit sur les photos et qui effarait un peu ses amis, en particulier Edmond de Goncourt, amateur raffiné de l’art du XVIIIe siècle. Le décor mural était adapté à cet environnement, et Zola y avait multiplié écussons, fleurs de lys, cheminées tarabiscotées, avec des fenêtres garnies de vitraux comportant une petite part d’ancien.

Puis, on passait à table, et la table était bonne. Zola prenait une douce revanche sur ses années de misère, sur les oiseaux pris au piège dans la gouttière de sa mansarde d’étudiant et rôtis larmes aux yeux, sur les repas à dix sous du commissionnaire en librairie. Maintenant, l’auteur célèbre mangeait, dit Maupassant, « comme trois romanciers ordinaires ».

L’après-midi, on flânait dans le jardin peu à peu agrandi, on s’essayait à la pêche à la ligne, et l’on put traverser le bras de la Seine pour aller dans l’île en face quand Maupassant eut amené là, à force rames, une grande barque aussitôt baptiséLa Nana, « parce que tout le monde lui passe dessus ».

La propriété créée par lui à l’image de ses goûts, symbole de sa réussite, nous reste. Nous nous efforçons d’y restaurer le cadre de sa vie et de son travail, d’y cultiver et d’y magnifier son souvenir.

Georges Poisson,

Conseiller technique de la Maison de Zola.

Préface de Léon Hennique


– Or ça, me demandait, il n’y a pas longtemps, un journaliste curieux, journaliste de valeur,